Hier soir, le Conseil communal d’Anderlecht s’est prononcé majoritairement en faveur de l’autorisation du port des signes convictionnels par le personnel communal. Le MR dénonce une décision communautariste.
Le MR a toujours défendu la neutralité de l’Etat. Chaque Belge est libre de pratiquer sa religion ou d’afficher ses convictions dans la sphère privée, mais dans la fonction publique, la neutralité doit être de mise. Il en va de la qualité du service rendu au citoyen.
Pour Georges-Louis Bouchez, la décision prise par le conseil communal d’Anderlecht est donc une atteinte à notre démocratie libérale. Le vote s’est déroulé dans un contexte très tendu, des conseillers communaux (notamment libéraux) ayant même reçu des menaces de mort. « Le combat pour la neutralité a pris des années, pour parvenir à mettre la religion à la maison et la séparer de l’État », déplore le président du MR. « Ici, on recule, on remet la religion au cœur d’un système et cela ne peut que mal finir. Il ne faut pas faire de compromis avec les principes démocratiques », explique-t-il à Sudpresse.
Georges-Louis Bouchez craint ainsi pour la neutralité dans le traitement de l’ensemble des usagers de l’administration. « Quand on n’est pas capable d’enlever son signe convictionnel pour travailler à l’administration, j’ai du mal à croire qu’on fera abstraction de sa religion lorsqu’il s’agira de traiter un mariage homosexuel ou une adoption. Cela n’aide pas à mettre en confiance », explique-t-il concrètement.
Pour le MR l’attitude d’Ecolo, à la base du texte, est abjecte, mais le PS et les Engagés, qui ont finalement voté une version qui renvoie la décision définitive vers la Région ne valent pas mieux. « Cette décision est un mélange d’électoralisme, de lâcheté et de grande bêtise », dénonce le président du MR, qui s’inquiète aussi des conséquences sur les autres communes. « Cela va créer des distorsions d’une commune à l’autre, voire une concurrence pour le personnel qui pourra faire du shopping professionnel s’il veut porter un signe convictionnel, car des communes les autoriseront et d’autres pas ».
Alors que la fête de Saint-Nicolas a lieu dans quelques jours, Georges-Louis Bouchez s’étonne du double discours des partis de gauche. « La gauche nous a cassé les bonbons depuis des années sur la mitre de saint Nicolas et Père Fouettard, mais ici les signes convictionnels et religieux ne posent plus de problème. On va assister à une guerre identitaire, certains affichant leur religion et leurs convictions, pour affirmer leur identité. D’ailleurs, où sera la frontière ? Si un employé arrive avec un tee-shirt du Vlaams Belang, pourra-t-il le porter dès lors qu’il s’agit de ses convictions ? »
Le MR a déjà fait savoir qu’il déposerait un recours contre cette décision auprès de l’autorité de tutelle.
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