Georges-Louis Bouchez était l’invité du Petit Théâtre de Vrebos ce mercredi 6 décembre sur LN24. Il est notamment revenu sur ses priorités en matière d’enseignement.
Alors que les résultats de l’étude PISA démontrent que le niveau de notre enseignement n’augmente pas, Georges-Louis Bouchez regrette que les observateurs fasse preuve d’autosatisfaction car la situation est pire ailleurs. « Le MR estime quand un enfant sait lire, écrire, compter, il peut ensuite réfléchir par lui-même », explique le président du MR. « On veut faire apprendre plein de choses aujourd’hui, mais sans les savoirs de base, vous ne pouvez pas réfléchir par vous-même. En football, avant d’apprendre à faire des passements de jambe, il faut pouvoir contrôler le ballon ». Pour Georges-Louis Bouchez, les partis de gauche et les experts essaient de se rassurer. « Notre système a mieux résisté ? On n’a pourtant pas été la communauté la plus performante sur l’enseignement à distance pendant le Covid. Il faut rappeler qu’ n partait déjà de pas très haut. La priorité, c’est de renforcer les apprentissages de base et d’arrêter de vouloir toujours inventer de nouvelles méthodes d’apprentissage. Il faut faire travailler sa mémoire, apprendre par cœur, faire des dictées, avoir des évaluations. Il ne faut pas toujours tout réinventer. C’est par exemple un non-sens de supprimer les examens. Je ne crois pas à l’auto-évaluation. Comment demander à des enfants qui viennent de milieux sociaux fragilisés de faire de l’auto-évaluation ? Cela encourage la reproduction sociale. Les points restent nécessaires car l’évaluation fait partie de la vie et elle permet de s’améliorer et de se remettre en question. Cette mentalité où tout le monde doit gagner engendre les mauvais résultats actuels ».
L’émission revient aussi sur le projet d’Ecolo d’autoriser le port du voile dans l’administration communale d’Anderlecht. « Je confirme qu’à mes yeux, Ecolo est un agent de l’islamisme radical car ce parti utilise l’Islam sur tous les dossiers (voile dans l’administration, abattage rituel, tract électoral de 2019). Ecolo agit à des fins électorales pour amener des éléments religieux dans le débat public. Certes, le port du voile est autorisé dans certaines administrations communales en Flandre, mais cette région a approche plus proche de celle des pays anglo-saxons, qui ont une vision communautariste de la société. Ce sont les sociétés les plus segmentées, avec des conflits entre communautés. Aux USA, certains jurés peuvent par exemple être révoqués en fonction de leur couleur de peau. Il y a des recensements raciaux, ce qui est interdit en Belgique. Le MR ne veut pas de ce modèle. Il y a une dérive chez les Ecolos, en particulier à Bruxelles. Il y a peut-être aussi une part de méconnaissance et de naïveté. Mais à Anderlecht, Ecolo est en perte de vitesse à cause de Good Move. La sortie de ce texte maintenant n’est donc pas innocente ».
Georges-Louis Bouchez évoque également les négociations qui suivront les élections de 2024. « La coalition, on la fera sur base des résultats, mais pas sur base des gens qu’on aime. Bart De Wever aura le choix entre un parti francophone qui lui permet d’avancer sur des réformes socio-économiques et des finances publiques plus saines ou un Parti socialiste à qui il pourra donner des compétences exercées avec de l’argent flamand. Je propose de faire preuve de responsabilisation financière. Il y a plus de demandeurs d’emploi en Wallonie ? Il serait logique que cette Région ait des pénalités financières. Mes grandes priorités pour la prochaine législature sont l’activation des demandeurs d’emploi et la réforme fiscale, les réformes en matière d’enseignement, le nucléaire ».
Le MR vient de lancer une campagne de communication « En Wallonie, il y a des 50 nuances de gauche et nous ». « Le message de notre campagne s’adresse d’abord aux francophones », explique Georges-Louis Bouchez. Ils font face à un choix très simple. Pour activer les demandeurs d’emploi, limiter les allocations de chômage dans le temps, défendre la neutralité de l’Etat, préserver le nucléaire et réformer l’Enseignement, il n’y a que nous. Les autres partis sont de gauche ou de centre-gauche ». Georges-Louis Bouchez reste par ailleurs vigilant face aux dangers que représentent les partis extrémistes de gauche ou de droite. « Les extrêmes se rejoignent de plus en plus. En France, on a vu des gens voter Mélenchon au premier tour et Le Pen au second. Ces électeurs font un choix de rejet. Il importe d’écouter leurs préoccupations et d’y répondre avec un projet sincère », conclut-il.
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