C’est dans une ambiance à la fois conviviale et déterminée que le Mouvement Réformateur a présenté ses vœux, ce jeudi 9 janvier, à Bruxelles. Dans un contexte de crise institutionnelle persistante, les chefs de file du MR ont rappelé l’importance de doter rapidement la Région bruxelloise d’un gouvernement de plein exercice. « La situation est inacceptable. Bruxelles ne peut plus se permettre ces blocages répétés. Notre capitale mérite un gouvernement fort et déterminé. Les défis sont déjà immenses », a insisté David Leisterh, Président de la Régionale de Bruxelles et formateur du gouvernement bruxellois.
Georges-Louis Bouchez, Président du MR, a conclu la soirée par une intervention fédératrice et résolument tournée vers l’avenir. Sans occulter les défis qui attendent Bruxelles, il a réaffirmé la volonté du MR d’endosser pleinement ses responsabilités et de tenir un « discours de vérité ». Il a rappelé que le scrutin de juin dernier avait confirmé l’émergence de deux blocs :
- D’un côté, « le bloc des gens raisonnables », rassemblant le MR et Les Engagés, soucieux de prendre des décisions courageuses ;
- De l’autre, « la Belgique insoumise », composée, selon lui, du PTB, d’Écolo et du Parti Socialiste, plus enclins à la politique du « like » et du clientélisme.
Sur un ton sans concession, il a fustigé l’attitude d’une partie de la classe politique bruxelloise qu’il juge « bloquée par des postures idéologiques » et « éloignée des vrais enjeux que sont l’emploi, la sécurité, la formation et l’émancipation sociale ». « La solidarité, ce n’est pas enfermer les gens dans des quartiers avec quelques subsides ou un terrain de foot. C’est leur donner un emploi, une formation, la possibilité de prendre leur destin en main. »
Dans cette ligne, Georges-Louis Bouchez a défendu :
- La liberté religieuse, dans le strict respect d’une « démocratie libérale » où la religion reste du domaine privé,
- Une politique sociale d’émancipation, focalisée sur la formation et l’accès à l’emploi plutôt que sur l’assistanat,
- La sécurité, qui doit être garantie par un soutien sans faille aux forces de l’ordre et l’exécution réelle des peines.
Il a enfin rappelé les actions déjà menées par le MR au Parlement bruxellois en attendant la mise en place d’un gouvernement opérationnel : le report de la nouvelle phase de la LEZ, la limitation du budget, les 400 millions d’euros d’économies réalisées, ou encore la contestation de certaines mesures de mobilité jugées arbitraires. « Bruxelles ne peut plus attendre. Il est urgent d’avancer, de réformer, de défendre la sécurité et le vivre-ensemble. Le MR incarne ce leadership fort que les Bruxellois attendent. »
Retrouvez ci-dessous l’intégralité du discours de Georges-Louis Bouchez
Chers amis,
L’année passée, alors que peut-être que beaucoup n’y croyait pas, je vous avais promis la victoire. Et on a eu la victoire. Cette année est celle du devoir !
Au soir du scrutin, on n’a pas vu que la victoire du mouvement réformateur. On a vu la constitution de manière générale de l’égide francophone de deux blocs politiques : le bloc politique des gens raisonnables, des gens qui prennent leurs responsabilités, des gens qui croient au progrès. Ces personnes, ce sont ceux qui composent aujourd’hui la majorité du gouvernement Wallon et de la Fédération Wallonie-Bruxelles. Je veux bien évidemment parler des Engagés d’un côté, du Mouvement réformateur de l’autre.
En face, nous avons un nouveau bloc. Un bloc que j’appellerais la Belgique insoumise. Composé du PTB, des écolos, du Parti Socialiste.
Le Parti Socialiste, j’ai d’ailleurs entendu qu’ils allaient se réformer. Ils allaient faire une grande opération de refondation et de programme. Ce serait d’ailleurs intéressant. Parce qu’aujourd’hui, le Parti Socialiste est un peu frappé du syndrome de Gilles de la tourette. À chaque fois que vous n’êtes pas d’accord avec eux, ils vous traitent de Trump, de populiste, d’extrême droite. C’est tout. Il n’y a plus de projet. Il n’y a pas de proposition. Il n’y a pas de débat.
Alors j’ai entendu que pour résoudre ça, il fallait donc se creuser les méninges, après avoir creusé les déficits. Ça sera mieux pour votre portefeuille, et j’espère que ça les ramènera à la raison sur le fait que quand on est une formation politique, c’est bien d’essayer de faire des likes sur Facebook, c’est bien d’essayer de gagner des voix, mais il ne faut jamais oublier deux chose : la première, ce sont les valeurs démocratiques, et j’y reviendrai. Et la deuxième, c’est que si on fait de la politique, c’est pas pour être populaire. C’est pour prendre ses responsabilités.
Alors ces deux blocs, ils se caractérisent par un clivage sur les grands sujets de notre société. Le premier d’entre eux, et c’est ce qui fait la marque du mouvement réformateur : nous ne serons ni extrémistes, et certainement pas communautaristes.
Est-ce que vous auriez pu penser qu’en 2025, à Bruxelles, il serait compliqué d’avoir un hommage aux victimes de l’holocauste ?
Est-ce que, mesdames et messieurs, vous vous rendez compte des conséquences, et je crains que ça ne fait que commencer, de ce communautarisme fou qui, pour quelques voix, qui pour quelques postes, qui pour tenter de glaner quelques électeurs, aujourd’hui entraîne Bruxelles dans une situation dramatique sur le plan du vivre-ensemble ?
Aujourd’hui, si le vivre-ensemble est de plus en plus compliqué à Bruxelles, c’est parce qu’une série de responsables politiques ont oublié que les conditions absolues de vivre ensemble sont celles de la démocratie libérale, avec un message unilatéraliste, avec le respect de l’individu, mais aussi avec le partage de valeurs communes. On ne peut pas faire société si on passe son temps à exalter les particularismes. On ne peut pas faire société si on passe son temps à accepter l’influence de la religion. Alors je vais vous le dire, le Mouvement reformateur se battra toujours pour la liberté religieuse. C’est dans notre ADN. Mais il fera toujours en sorte que la religion reste à la maison.
C’est la raison pour laquelle la question de l’interdiction des signes conditionnels dans les administrations est non négociable.
C’est la raison pour laquelle la religion n’influencera pas le bien-être animal.
C’est la raison pour laquelle nous n’importerons pas les conflits étrangers à Bruxelles.
Alors mesdames et messieurs, je sais que quand on est un militant à Bruxelles, c’est pas toujours simple de défendre ses valeurs.
Parce que ces dernières années, certains ont tenté de nous faire croire que l’universalisme, que le libéralisme, c’était du racisme.
Certains ont essayé de nous faire croire que le fait de vouloir appliquer à l’islam les mêmes règles que nous avons appliquées il y a plus d’un siècle à la religion catholique était de la xénophobie.
Certains ont essayé de nous faire croire que la tolérance passait par l’abandon de ce qui fait le ciment de notre tissu social.
Alors je vais vous le répéter encore une fois, je sais que ce n’est pas simple, mais votre responsabilité, notre responsabilité, est immense. Parce qu’aujourd’hui, à Bruxelles, le seul parti qui est le rempart contre l’extrémisme, le seul parti qui est celui du vivre ensemble, le seul parti qui est celui de l’égalité des chances, c’est le mouvement reformateur !
Alors, ces différences, elles se traduisent aussi en termes de politique sociale. Parce que nous, mesdames et messieurs, nous les libéraux, on sera solidaires. On sera solidaires de chacun, mais on ne sera pas clientélistes. La solidarité est la première politique sociale. C’est celle qui donne un emploi. C’est celle qui permet une formation. C’est celle qui permet de prendre son destin en main. C’est pas celle qui donne des chèques. C’est pas celle qui enferme les gens dans les quartiers. C’est pas celle qui fait en sorte qu’on demande une maison de jeunes, quelques animateurs, une table de ping-pong. C’est pas ça la politique sociale. C’est pas celle qui vise à faire en sorte d’avoir un peu de plus d’occupationnel, d’avoir de temps à autre un terrain de foot, et d’avoir surtout, comme on le voit à Molenbeek, une dépendance absolue à quelques élus politiques qui aujourd’hui utilisent leur fonction, non pas dans la tête générale, mais dans leur pur intérêt particulier, où les subsides sont donnés à la tête du client, où la politique des petits arrangements est devenue la norme. Alors oui, je sais que nous attendons un gouvernement régional, j’y reviendrai.
Mais avant même ce gouvernement, on a travaillé, et on a déjà travaillé, au Parlement.
Et la première de nos missions, ce sera de faire en sorte que chaque jeune à Bruxelles retrouve un avenir, puisse compter sur un emploi, puisse se détacher de ses structures publiques, puisse se détacher de ses conditions de naissance.
Parce que la vraie émancipation sociale, c’est celle qui éduque, c’est celle qui donne un travail, c’est celle qui permet à chacune et chacun de se dire à la fin de sa vie qu’il en a réalisé quelque chose.
Alors, mesdames et messieurs, à Bruxelles, le parti qui défendra ça, et c’est pour ça que même si c’est dur, je vous demande de vous accrocher, le seul parti qui travaille pour Bruxelles, c’est le mouvement réformateur.
Alors, notre troisième grand thème qui nous sépare, c’est celui de la sécurité. Parce que oui, et j’ose le mot, quelles que soient les attaques, quelles que soient les caricatures, nous sommes sécuritaires et pas laxistes.
Parce qu’aujourd’hui, il n’est pas normal que des gens n’osent pas aller dans certains quartiers en faisant leur religion.
Il n’est pas normal que des femmes n’osent pas sortir à certains endroits parce qu’elles sont femmes. Il n’est pas normal que l’on puisse reprocher à quelqu’un la manière il s’habille. Parce que ça pourrait, d’une manière ou d’une autre, légitimer la violence, les atteintes aux biens ou les atteintes aux personnes.
Alors, mesdames et messieurs, dans le cadre de la négociation du gouvernement fédéral, le mouvement réformateur est en pointe.
En pointe pour que la police puisse enfin être soutenue. En pointe pour que la justice condamne en pointe pour que ces condamnations soient enfin exécutées.
Alors j’entendais encore cet après-midi au Parlement toute une série de justifications. On parle, figurez-vous, de transgression de la norme. Et se tirer sur un policier avec des feux d’artifice, c’est une transgression de la norme. C’est un viol de la loi. C’est un délit grave.
J’entendais au Parlement qu’il fallait peut-être excuser, comprendre. Ça fait 40 ans que dans cette région se fait l’intervention. On a dépensé des dizaines de millions d’euros pour soi-disant intégrer dans des associations dont une partie d’entre elles ont renforcé le communautarisme.
Alors, mesdames et messieurs, je vous le dis, quelles que soient les conditions de vie des uns et des autres : la loi, ça se respecte. Les policiers, les pompiers, les ambulanciers, ça se respecte.
Alors oui, même si c’est pas dans l’air du temps, même si ça déplait au boulevard de l’Empereur, je vous le dis, le parti de la sécurité, ce sera le mouvement réformateur !
Alors je pourrais bien sûr vous parler de ce qu’on a réalisé déjà en Wallonie ou en Fédération Wallonie-Bruxelles. Mais je veux prendre le temps pour vous parler de votre région, Bruxelles. Parce qu’aujourd’hui, je l’ai indiqué, la situation politique est un peu compliquée. Mais grâce à vous, nous avons 20 députés au Parlement. Ça veut dire qu’on n’a pas attendu l’émergence d’un gouvernement pour agir. Nous avons déjà remporté l’entrée en vigueur de la LEZ. Nous avons sauvé les primes rénolution. Nous avons fait en sorte de déjà exécuter 400 millions d’euros d’économies dans le budget bruxellois. Nous avons, grâce à nos échevins, comme Gautier Calomne ou David Weytsman par exemple, déjà remis en cause Good Move sur toute une série de zones de la région bruxelloise.
Alors oui, on travaille ! Ne croyez pas que parce que nous travaillons aussi à mettre en œuvre un gouvernement, il serait impossible d’agir. Je refuse, nous refusons l’inaction. Nous refusons l’immobilisme.
Le gouvernement qui est toujours en place, c’est celui qui a perdu les élections. C’est la majorité PS et Ecolo.
Alors j’ai vu parmi ces partis, ils n’étaient pas inquiets du temps qui passe. Pas de problème. Ils seront donc les comptables. Les comptables aujourd’hui du déficit budgétaire. Les comptables du déclin social. Les comptables aussi d’un autre risque majeur qui frappe Bruxelles. C’est le risque que si une partie de la classe politique bruxelloise se montre incapable de réformer Bruxelles de l’intérieur, le risque est majeur que d’autres souhaitent le faire depuis l’extérieur.
Alors aujourd’hui, j’ai un message très clair aux autres formations politiques bruxelloises : soit la classe politique bruxelloise en son intégralité se montre responsable, assume ses responsabilités.
Soit ils devront sortir les arguments qui pourront être utilisés à une table fédérale pour justifier le fait que certains devront gérer Bruxelles depuis l’extérieur.
Qu’allons-nous expliquer à celles et ceux qui constatent au quotidien que Bruxelles va mal ? On va leur dire de ne toucher à rien ? Alors encore une fois, la région bruxelloise, c’est une région autonome. Mais quand on est autonome, il faut s’en montrer digne. Et le message aujourd’hui, il doit être de ne plus tomber dans ces petits jeux politiques et politiciens.
Certains pensent peut-être nous voler la victoire.
Certains pensent peut-être entraver la vie des Bruxellois.
Mais moi je leur dis, aujourd’hui notre responsabilité est bien plus grande.
Et le mouvement réformateur se bat, est en pointe, pour résoudre les problèmes de la région capitale.
Les autres formations doivent faire un choix clair : saisir la main que nous tendons et réformer avec nous, protéger les travailleurs, faire en sorte d’émanciper les femmes et les hommes qui travaillent dans ce pays ou qui souhaitent travailler. Soit être le bras armé de la Belgique insoumise dont je parlais au début.
Aujourd’hui, la balle est dans notre camp. Nous savons ce que nous allons faire. Alors en 2024, je vous avais demandé de vous mobiliser. Ça a été une mobilisation forte. On a dépensé beaucoup d’énergie. En 2025, je vous demande de faire encore plus. Parce que 2025, ça va être encore mieux. On ne va pas travailler pour le parti. On va travailler pour le pays. Parce que le pays aujourd’hui a besoin du projet libéral.
Alors plus que jamais, soyez fiers, allez serrer toutes les mains, allez expliquer, n’ayez pas peur, ne vous laissez pas intimider, avancez, marchez, la route est droite même si la pente est raide, soyez fiers d’être des libéraux, et n’oubliez pas, avec le MR, l’avenir s’éclaire !