L’accueil réservé à Georges-Louis Bouchez mardi à Sint-Martens-Latem fut aussi chaleureux que la météo. Il reste surprenant de voir comment un homme politique wallon de Mons peut susciter un tel enthousiasme en Flandre. C’est la preuve que ce que l’on dit est plus important que la langue dans laquelle on le dit.
Ils étaient plus d’une centaine, les chefs d’entreprise de Flandre orientale et occidentale venus à la belle Auberge du Pêcheur. Sur les rives de la Lys, le président du MR n’a éludé aucune question. Pas même celle de l’introduction d’une taxe sur les plus-values, sur laquelle un accord avait été conclu la veille au gouvernement : « Je ne voulais pas de cet impôt. Vous savez que je déteste les impôts. Mais c’était le prix à payer pour pouvoir réaliser de grandes réformes. Je l’assume donc. »
« Depuis les élections du 9 juin, je n’ai pensé qu’à une chose : il faut faire quelque chose de notre victoire. J’ai dû peser tous les intérêts les uns contre les autres. Sans la concession sur la taxe sur les plus-values, il n’y aurait pas eu de gouvernement de réforme. Et alors le PS serait revenu à bord et nous n’aurions rien pu faire », a déclaré Bouchez ouvertement. « Qui aurait cru que nous supprimerions l’allocation de chômage après deux ans ? Personne. Nous veillons à ce que les personnes qui travaillent reçoivent plus de net et nous réduisons les charges pour les entreprises. Nous produisons de l’électricité abordable parce que les centrales nucléaires restent ouvertes. Les détenus étrangers sont renvoyés dans leur pays d’origine. »
Le ministre du Travail, David Clarinval, mènera à lui seul deux cents réformes. « Le délai de préavis ne pourra plus dépasser un an. Pour tout le monde, donc aussi pour les parlementaires. Et pour remettre au travail le plus grand nombre possible de malades de longue durée, toutes les parties concernées seront mises face à leurs responsabilités. Pas seulement les travailleurs eux-mêmes et les employeurs. Mais aussi les médecins qui rédigent de faux certificats médicaux et les mutualités pour qui la maladie est souvent un modèle économique. Enfin, nous mettons un plafond aux allocations sociales, afin que quelqu’un qui travaille gagne toujours 500 euros de plus que quelqu’un qui ne travaille pas. »
La meilleure façon de combattre l’extrême droite est de nommer les problèmes et de prendre des mesures. « Nous sommes plus stricts dans l’octroi de la nationalité belge. Les critères pour le regroupement familial sont renforcés. Les récidivistes devront désormais purger au moins 75% de leur peine au lieu d’un tiers. Et grâce à la procédure accélérée, nous pourrons infliger des peines effectives plus rapidement », a expliqué Bouchez.
Et le budget ? « L’État dépense chaque année 57% de notre PIB. Cela représente 330 milliards ! L’État doit cesser d’accorder des subventions à tout-va. L’État ne doit plus vouloir assumer chaque choix de vie personnel. Il y a aussi trop de structures et de politiciens, sans que la politique soit évaluée. »
Soutien
« Le gouvernement est en place depuis cinq mois. D’ici deux ans, nous devons voter toutes les grandes réformes. Pour vraiment changer les choses. Bart De Wever et moi sommes d’accord à 96%. Si nous réussissons ensemble, il n’y aura peut-être plus de séparatisme par la suite. »
Le président du MR a également lancé un appel aux entrepreneurs : « Nous avons besoin de votre soutien. Vous devez être exigeants et continuer à faire entendre votre voix. Continuez à investir dans notre pays. Ensemble, nous mènerons les réformes que plus personne ne croyait possibles. Avec les employeurs, les travailleurs et les décideurs politiques. »
GLB a reçu de chaleureux applaudissements. Il est resté jusqu’à tard dans la soirée à discuter, a accueilli des réactions enthousiastes et a posé en souriant sur chaque photo.