Question orale du 13/01/2015 sur « la correction des examens par d’autres personnes que les enseignants » adressée à Mme Joëlle Milquet, vice-présidente et ministre de l’Éducation, de la Culture et de l’Enfance
Question – La presse s’est récemment fait l’écho d’une polémique sur la correction des épreuves d’examen. Certains professeurs se sont vantés sur les réseaux sociaux de faire corriger ces épreuves par d’autres personnes. Il s’agit bien entendu de cas isolés dont on a fait beaucoup de publicité. Gardons-nous donc de généraliser. Néanmoins, le cas s’est présenté et nous ne pouvons l’ignorer. Certains se sont vantés que les corrections avaient été faites par d’autres, ce qui leur a permis de terminer leur travail plus tôt. Cela pose la question des missions que doit remplir l’enseignant. Avez-vous été informée de ces éléments? Une procédure a-t-elle été engagée ou, du moins, l’enseignant en question a-t-il été interrogé? Quelle est votre position à ce sujet ? Existe-t-il une différence entre un professeur nommé et un professeur qui ne le serait pas ? S’il s’agit de cas isolés, il faut néanmoins réagir. De quels moyens d’action disposez-vous ?
Réponse – J’ai trouvé cette attitude inadmissible. Cela pose un problème plus général auquel j’ai été confrontée en tant que ministre de l’Intérieur. Nos règles disciplinaires ne sont absolument pas adaptées à la transition numérique. Elles n’intègrent pas les comportements sur Facebook notamment. Quels comportements attendons-nous sur les réseaux sociaux de personnes détenant une certaine autorité ? Il existe aussi des groupes Facebook contre les enseignants. Nous ne régulons pas ce genre de problèmes et de comportements. Quel message envoie à ses élèves un enseignant qui se vante d’avoir fait corriger ses copies par quelqu’un d’autre afin de s’assurer une soirée tranquille ? C’est un manque de rigueur dans sa profession. Cela implique de dépoussiérer les règles sta- tutaires afin de pouvoir faire face à de nouveaux comportements et évaluer le caractère approprié d’autres comportements. Le même problème s’est posé en ce qui concerne les positions d’extrême droite d’un professeur. Nous devons changer les règles statutaires. En attendant, si j’étais le directeur de l’école en question, j’entamerais une procédure contre cet enseignant. L’excellence touche tous les niveaux, y compris les comportements. Facebook, ce n’est pas que de l’humour !
Réplique – Votre réponse portait essentiellement sur les comportements dans les réseaux sociaux. Ici, si le fait de s’en vanter est une circonstance aggravante, n’oublions pas le principe même de faire corriger ses copies d’examen par un tiers. L’adaptation des règles gérant les comportements sur les réseaux sociaux sera complexe. Nous nous situons en effet à la frontière entre divers droits, devoirs et libertés, tant pour les élèves que pour les professeurs. Un professeur peut-il être ami sur Facebook avec ses élèves ? Est-il approprié que ces derniers voient les photos de leur professeur à la plage, par exemple ? Cette question n’est pas facile à trancher. Indépendamment de cela, je ne sais pas si vous avez les moyens d’autoriser les corrections par une tierce personne ou si vous savez si l’établissement a été contacté.
Réponse – Je n’ai pas eu connaissance de ces cas et l’article de presse n’identifiait ni l’enseignant ni l’établissement. Même si je n’ai pas les mêmes pouvoirs dans tous les réseaux, je me serais manifestée si j’avais reçu les informations.