Le MR réclame un mix énergétique sérieux, avec des investissements intelligents. Pas question de gaspiller l’argent de l’Etat pour qu’Ecolo sauve la face.
Alors que le débat sur l’avenir énergétique de notre pays entre dans sa phase décisive, la ministre fédérale de l’Energie Tinne Van Der Straeten propose un plan pour la transition énergétique, dont le coût est évalué à 8 milliards d’euros.
Si le MR souligne l’intérêt de certains éléments du plan, il met aussi en avant le caractère farfelu et irréaliste de certaines propositions. « Ecolo et Groen doivent revenir à la raison », déclare le président du MR Georges-Louis Bouchez au micro de LN24. « La prolongation du nucléaire ne doit pas se monnayer en échange, par exemple, d’une adaptation des tarifs à la SNCB qui ne correspond pas à la réalité économique de cette entreprise publique. Cela amènerait à fermer des lignes. Ecolo et Groen proposent aussi de supprimer le chauffage au mazout, alors que c’est une compétence régionale, mais propose de construire des centrales au gaz. Ca n’a pas de sens ».
« Ceci n’est pas un jeu pour sauver la face d’Ecolo », insiste Georges-Louis Bouchez. « Il faut agir dans l’intérêt général. J’attends donc de la ministre de l’Energie qu’elle soit la ministre de tous les Belges, et pas la représentante du programme Ecolo-Groen ».
Pour les Verts, même en prolongeant deux réacteurs nucléaires, il restera nécessaire de construire des centrales au gaz. « Alors pourquoi n’en prolonger que deux ? », s’interroge le président du MR. « Certes, c’est dans l’accord de gouvernement mais en 2019, on ne pensait pas qu’il y aurait la guerre en Ukraine. Il faut donc renoncer aux dogmes et, d’une part, faire une analyse technique pour évaluer de quelle quantité d’énergie nous avons besoin année par année jusqu’en 2035, et d’autre part, contrôler l’état de sécurité de nos centrales. Si cette sécurité est assurée, pourquoi se priver d’un moyen qui nous rend indépendant, ne pollue pas et nous permet de maîtriser les prix ? ».
Dans le cadre du débat à venir, le MR souhaite donc un mix énergétique sérieux. Par exemple, en matière de photovoltaïque, le réseau n’est actuellement pas en capacité d’absorber toute l’énergie produite. Pourquoi pas alors investir dans ce réseau avant d’installer de nouveaux panneaux. « Notre mix énergétique doit combiner le renouvelable et le nucléaire, mais cela nécessite des investissements intelligents », conclut le président du MR.