Le président du MR Georges-Louis Bouchez était l’invité de LN24 ce mercredi 23 mars 2022. Il est notamment revenu sur le drame de Strépy-Bracquegnies, la guerre en Ukraine et la prolongation du nucléaire en Belgique.
6 personnes ont perdu la vie dimanche matin à Strépy-Bracquegnies. Elles étaient réunies pour fêter le Carnaval quand la mort a frappé. Le conducteur du véhicule a été inculpé d’homicide et de coups et blessures involontaires. Est-ce trop léger ?
« Je partage bien sûr l’émotion et le sentiment d’injustice ressenti face à ce drame. Mais l’enquête est en cours et il faut laisser la justice travailler. Je réagis aussi en tant que juriste. Le problème de la qualification d’homicide volontaire c’est que vous devez prouver qu’il y avait intention de tuer. Mais si on ne sait pas le prouver, la personne sera acquittée. Faisons donc attention d’être capable de prouver la qualification retenue », explique le président du MR.
« Je souligne la dignité des familles qui lancent des appels au calme et demandent à laisser faire l’enquête. Mais ça ne veut pas dire qu’on ne doit pas renforcer l’arsenal pénal global, et pas seulement sur le plan des infractions routières. Aujourd’hui, il y a matière à renforcer certaines règles au niveau pénal. Il y a une tendance à l’allégement en matière de récidive. Je plaide plutôt pour un renforcement. Pour les véritables chauffards de la route, on ne va pas assez loin. Par exemple, quand quelqu’un se vante sur les réseaux sociaux de faire des excès de vitesse, la police manque de moyens pour prévenir ces comportements et verbaliser a posteriori ».
Dans le dossier énergétique, Georges-Louis Bouchez invite à la prudence. Le gouvernement prévoit de prolonger deux réacteurs nucléaires au-delà de 2025 mais il ne faut pas trop vite démanteler les cinq autres. Pourquoi ? « Parce que le vrai risque aujourd’hui ne vient pas des centrales nucléaires existantes mais des futures centrales au gaz », détaille Georges-Louis Bouchez. « Il n’y a aucune garantie que ces centrales seront prêtes à temps. Nous voulons donc agir prudemment en ne démantelant pas trop vite les centrales nucléaires, afin de pouvoir les relancer si jamais notre sécurité d’approvisionnement est remise en cause ».
Georges-Louis Bouchez a le sentiment que la ministre de l’Energie Tinne Van Der Straeten peine à trouver des solutions viables pour arriver à un mix énergétique. Il constate d’ailleurs que le Premier ministre reprend le dossier en mains.
« Les Verts font le jeu d’Engie, c’est-à-dire qu’en complexifiant le système, ils encouragent Engie à faire monter les enchères de la prolongation. J’appelle les verts à respecter l’intérêt de la Belgique en arrêtant de mettre en évidence toutes les difficultés et en trouvant des solutions. Nous sommes dans une prolongation du nucléaire actée par le gouvernement, il faut aller négocier avec Engie, mais ce n’est pas Engie qui prend la décision. Engie ne peut pas faire la loi dans notre pays, la décision dépend du gouvernement », déclare-t-il.
Face à la hausse importante des prix de l’énergie, le président du MR estime que la prolongation du nucléaire bénéficiera aux consommateurs, grâce aux sur-gains à capter qui pourront être restitués. Le nucléaire permettra ainsi d’alléger la facture énergétique.
Enfin, concernant la guerre en Ukraine, Georges-Louis Bouchez voit la réalité du monde. « La Russie sait que l’Ukraine est soutenue partout dans le monde. Si la Russie avait gagné la guerre en une semaine, il n’y aurait pas eu de négociations ». Pour le président du MR, il faut continuer à investir dans la Défense. « On a critiqué à l’époque le gouvernement de Charles Michel car il investissait dans l’armée, notamment à travers l’achat des F-35. Pourtant aujourd’hui encore, la Belgique est le plus mauvais élève de l’OTAN. Je préfèrerais aussi un monde sans armes et sans guerre, mais si l’on veut assurer la paix, il faut une défense de qualité ». Pour Georges-Louis Bouchez, il faut tout faire pour aider l’Ukraine en veillant à éviter que le conflit s’embrase et bascule dans une guerre mondiale.