Dans la DH, Georges-Louis Bouchez fait part des propositions du MR pour renforcer la lutte contre la délinquance et le trafic de drogues, en sanctionnant plus durement les criminels et les consommateurs.
Le trafic de drogues fait l’actualité depuis plusieurs mois dans notre pays. Les grandes villes sont particulièrement touchées : Anvers, Bruxelles, Charleroi, Liège… Ce trafic s’accompagne de faits de violence de plus en plus brutaux, avec des scènes de guerre en plein centre-ville. Pour le MR, il est temps de renforcer notre arsenal sécuritaire, actuellement insuffisant pour faire face à cette criminalité. « Si la Belgique est une plaque tournante de la criminalité internationale, c’est selon notre analyse, parce qu’elle ne fait plus peur aux criminels », déclare Georges-Louis Bouchez dans les pages de la DH. « Cela résulte d’un politique de lutte contre la criminalité trop laxiste et d’une inefficience de notre justice. Bien plus que d’un manque de moyens dans la police ou la justice ».
En matière de lutte contre la drogue, le MR, à l’instar de l’Open-VLD, réclame des sanctions sévères pour les consommateurs de drogue. La consommation de drogues se banalise, mais prendre des drogues n’est pas anodin, car cela permet de financer des organisations criminelles. Le MR veut des amendes renforcées et des peines de prison en cas de récidive, en fonction du type de drogue consommée ou de la gravité du délit. Le consommateur qui souhaite échapper à ces sanctions sera orienté vers un programme médical. Par cohérence, le MR s’oppose aux salles de shoot ou stands proposés par des festivals et permettant de tester la qualité des produits. « Faire des salles de shoot sans avoir modifié le cadre légal, c’est de la folie. Ces espaces ne sont que des aspirateurs à drogues », explique le président du MR.
De manière générale, afin de renforcer la lutte contre la délinquance sous toutes ses formes, le MR propose de prolonger les mandats de détention provisoire à six mois, voire un an, au lieu d’un mois actuellement. Cela réduirait la fréquence des passages en Chambre du Conseil, qui décide du maintien en détention d’un prévenu, et allégerait la charge de travail de la justice. C’est le modèle français. Une remise en liberté avant l’expiration de ce délai resterait bien sûr possible. Pour les prévenus qui sont en situation irrégulière sur notre territoire (40% des interpellations à Bruxelles), la détention sans possibilité de libération doit cependant être systématique.
Georges-Louis Bouchez veut également généraliser les comparutions immédiates. « Les procédures sont trop longues », explique-t-il. « Parfois, les gens sont retenus sans raison légitimes ou sont convoqués plusieurs mois après le délit. Aux Pays-Bas, toutes les peines sont purgées, même les plus petites. Cela génère un effet dissuasif sur les délinquants et vide les prisons ». Le MR déplore ainsi qu’à Bruxelles, les vols simples avec violence mais sans arme, ne sont plus poursuivis. Cela encourage les criminels qui n’ont plus peur d’être sanctionnés.
Le MR propose aussi de durcir les peines pour les récidivistes, qui ne pourraient plus obtenir de libération conditionnelle qu’aux deux tiers de leur peine, au lieu d’un tiers actuellement. Il s’agit également de revoir les conditions pour bénéficier d’un congé pénitentiaire et de faire en sorte que les détenus travaillent pour financer leur prise en charge. La saisie des biens des trafiquants de drogue devraient par ailleurs être automatique.
Les propositions du MR, qui n’ont pas d’impact budgétaire, ont pour objectif de rendre notre police et notre justice plus efficaces. Pour le MR, les moyens financiers ne sont pas le premier besoin. En effet, refinancer la police sans réformer la justice ne donnera aucun résultat. Il faut donc d’accord s’attaquer à une ambitieuse réforme judiciaire.