Si vous receviez 650 euros, 1000 euros ou 1500 euros par mois en plus de votre salaire, en profiteriez-vous pour ne rien faire ou pour travailler moins ? C’est une des questions qui préoccupent les opposants au revenu universel de base, aussi appelé allocation universelle. Georges-Louis Bouchez défend l’idée à titre personnel depuis sept ans.
Le débat est revenu dans l’actualité cette semaine, dans les pages de la DH d’abord, et sur le plateau de LN24 ensuite, dans le contexte de la hausse des prix. Le revenu universel de base n’a pourtant pas grand-chose à voir avec ce débat. Il s’agit ici d’un véritable changement de société. Georges-Louis Bouchez en a débattu avec l’économiste namurois Philippe Defeyt. Tous deux sont favorables au principe mais en ont une vision différente. Pour Philippe Defeyt, le revenu universel de base s’ajoute aux allocations sociales existantes. Pour Georges-Louis Bouchez, il les remplace.
L’allocation universelle, pour Georges-Louis Bouchez, est un montant identique (1000 euros) octroyé à tous, sans conditions. Ce montant remplace une grande partie des aides sociales actuelles (allocations familiales, allocations de chômage, le revenu d’intégration, les aides à l’emploi, les aides aux entreprises, la couverture des petits risques en matière de santé). Il ne s’agit donc pas d’un remplacement total de la Sécurité sociale mais de certains pans. Rien ne change par exemple pour la couverture des grands risques en matière de santé (par exemple le traitement d’un cancer). D’autres aides continuent par ailleurs à exister (logement social, aide énergétique, aide alimentaire, remboursement plus avantageux des médicaments).
Il ne s’agit pas encore d’un projet défendu par le Mouvement Réformateur dans son ensemble mais le débat est ouvert et une proposition sera soumise au vote des militants en fin d’année.
Pour le président du MR, les bénéficiaires auraient ainsi la possibilité d’opter pour davantage de temps libre, pour se consacrer à de nouveaux projets, suivre une formation, s’occuper de leur famille ou oser développer des projets risqués. Cela renforcerait aussi le choix positif de l’emploi. Cela répond aussi à l’évolution du monde du travail (flexibilité, digitalisation, économie collaborative, diminution du salariat et augmentation de l’activité indépendante). C’est un allégement de l’Etat, grâce à la simplification administrative, car aujourd’hui la recherche des aides sociales est quasiment devenue un métier en soi, et le contrôle est permanent. Le projet valorise également les personnes utiles à la société (parents au foyer, bénévoles…).
Georges-Louis Bouchez distingue l’emploi et le travail. Certaines personnes travaillent aujourd’hui sans aucune reconnaissance, alors que d’autres sont rémunérées pour des emplois qui ont un faible apport sociétal. Il est ainsi possible de valoriser des tâches utiles à la société : le bénévolat, l’éducation des enfants, la gestion du ménage, les activités sportives ou culturelles. Dès qu’un individu travaille, il aura toujours plus que s’il ne travaille pas.
Avec le chômage économique automatique, étendu et renforcé et le droit-passerelle accordé aux indépendants pendant la pandémie, la Belgique a en fait déjà posé les bases de cette allocation universelle. Pour Georges-Louis Bouchez, il est d’ailleurs temps de réformer en profondeur notre système de Sécurité sociale, qui était basé sur un système assurantiel (plus vous cotisez, plus vous recevez) mais qui devient de plus en plus forfaitaire (la pension minimum augmente, mais le plafond maximal ne change pas).
En résumé, Georges-Louis Bouchez voit dans ce projet cinq grands avantages :
1) plus de liberté pour les individus,
2) des libertés réelles,
3) un statut et de la dignité pour chacun,
4) une simplification de notre société, et
5) une opportunité et une possibilité pour faire face à la disparition de l’emploi salarié tel que nous le connaissons.
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