Question orale du 18/12/2014 sur « l’éducation au tri sélectif et au compostage dans les écoles» adressée à Mme Joëlle Milquet, vice-présidente et ministre de l’Éducation, de la Culture et de l’Enfance
Question – Madame la ministre, une seule commune, Plombières en région liégeoise, a installé une compostière à l’occasion de la semaine européenne de la réduction du volume des déchets. La réduction du volume des déchets est un enjeu écologique et économique. Le coût du traitement des déchets supporté par les citoyens est d’ailleurs souvent à l’ordre du jour des conseils communaux. Si les écoles sont des lieux propices pour l’éducation au tri sélectif et au compostage, je remarque souvent que cela ne fait pas partie des priorités des directeurs des établissements scolaires. Or le tri des déchets est avant tout une question d’habitude. Rappelons-nous, il y a plus de dix ans, le début du tri sélectif dans les communes avait suscité une levée de boucliers ! Actuellement, très peu en- visageraient de jeter leurs déchets plastiques dans une poubelle inappropriée. Madame la ministre, comptez-vous lancer des actions de sensibilisation au traitement et à la réduction des déchets ? Envisagez-vous des projets comparables à la compostière pour déchets ménagers dans d’autres écoles de la Fédération Wallonie-Bruxelles ?
Réponse – Bien que vous soyez relativement jeune, vous avez certainement quitté l’école depuis un certain temps déjà car vous semblez ignorer ce qui se passe dans les écoles, tant votre question me paraît désuète ! Les projets d’éducation à l’environnement sont désormais très généralisés dans notre Fédération, ils fonctionnent très bien. Ils se développent de concert avec l’évolution des mentalités et des politiques communales. Les enseignants sont très proactifs : selon le rapport de l’inspection, 85 pour cent des écoles organisent des activités d’enseignement en lien avec l’environnement. Depuis les assises de l’environnement de 2010, l’accord de coopération entre la Fédération Wallonie-Bruxelles, la Région wallonne et la Ré- gion Bruxelles-Capitale a initié des actions et recommandations dans ce sens. Cette thématique a suscité un véritable engouement dans les écoles. Une série d’outils pédagogiques ont été déployés. Ainsi, le service de l’inspection a réalisé une centaine de fiches pédagogiques dont une quinzaine en lien avec le tri sélectif et le compostage. Ces fiches ont fait l’objet de plus de vingt mille téléchargements. Parmi ces outils figurent également la publication d’une brochure sur les portes d’entrée dans les référentiels inter-réseaux sur l’éducation à l’environnement ; l’édition et la réédition de trois magazines d’éducation à l’environnement pour chaque niveau d’enseignement, qui valorisent notamment les projets des écoles et abordent entre autres le tri sélectif mais aussi d’autres sujets de développement durable. Tous ces outils sont disponibles sur le site « enseignement.be ». En outre, des intercommunales distribuent gratuitement des poubelles sélectives dans les écoles afin de permettre aux enseignants d’inculquer directement l’habitude de tri sélectif aux plus jeunes. Pour le compostage, en plus des fiches pédagogiques réalisées sur cette thématique par le service de l’inspection, la Région wallonne propose des animations dans les classes, des formations aux enseignants et même l’installation d’outils de compostage dans certaines écoles. Les acteurs de l’enseignement font preuve d’une prise de conscience croissante dans l’éducation à l’environnement. Nous continuerons à déployer ces outils, à développer les référentiels et à travailler en synergie avec les politiques environnementales de nos deux Régions. C’est un secteur en pleine expansion.
Réplique – Je vous remercie, madame la ministre, mais je tiens à vous rassurer sur mon âge, je suis majeur ! À l’occasion de la semaine européenne, un concours avait été organisé mais une seule école wallonne y avait répondu, ce qui m’a surpris. L’information a-t-elle bien circulé? Je ne doute pas de l’engouement pour l’environnement et du bon fonctionnement de toute une série de projets. Je regrette cependant qu’ils soient trop ponctuels. Comment faire connaître davantage les réalisations des écoles dans ce domaine ? En l’absence d’informations, ne pourrait-on mettre en avant les actions menées à l’école ? Cela valoriserait le travail accompli au sein de la Fédération Wallonie-Bruxelles et sensibiliserait les parents au problème du compostage, sachant que les écoles le pratiquent. L’information pourrait être mieux diffusée à l’avenir.
Réponse – Je partage votre avis. Autant les circulaires portant sur des détails sont parfois inutilement surabondantes, autant certaines informations intéressantes, comme le concours Euroskills, ne font l’objet d’aucune circulaire. J’ai commencé à agir dans ce domaine en produisant par exemple une circulaire sur une épreuve de mathématiques. Il faudrait valoriser davantage ce type d’actions.
Réplique – Comme vous me donnez raison, madame la ministre, je ne prendrai pas le risque de nous quitter sur un désaccord. J’en resterai donc là