Question orale du 13/01/2015 sur « les troubles du sommeil des enfants suite à l’utilisation des tablettes tactiles» adressée à Mme Joëlle Milquet, vice-présidente et ministre de l’Éducation, de la Culture et de l’Enfance
Question – Madame la ministre, voici quelques semaines, vous avez déjà été interrogée sur l’utilisation des tablettes dans les écoles. Nous vous incitons à promouvoir le recours aux nouvelles technologies dans l’enseignement. Elles sont en effet très importantes dans le milieu professionnel et permettent de faire du « zéro papier ». Les utiliser à l’école permet aussi de lutter contre la fracture numérique. Cependant, une étude américaine révèle que les enfants qui utilisent leur tablette avant d’aller se coucher dormiraient en moyenne 21 minutes de moins à cause de troubles du sommeil. Quels sont vos projets à ce sujet, madame la ministre ? Le matériel restera-t-il dans les écoles ? Tiendra-t-on compte de ces recommandations de santé publique relatives au sommeil ? C’est extrêmement important, surtout pour les plus jeunes. Bien entendu, vous ne pouvez pas être tenue responsable de ce que font les enfants de leur matériel privé. Prendra-t-on en compte ces mesures de pré- caution pour le matériel qui serait éventuellement mis à la disposition des élèves ?
Réponse – Je vous rassure : nous n’avons pas l’intention de donner des cours juste avant l’heure d’aller dormir. Même si nous visons l’excellence, les cours vont quand même s’arrêter aux alentours de 16 h.
Réplique – L’excellence ne s’arrête jamais…
Réponse – Le jour où nous disposerons d’une tablette pour chaque élève, nous devrons nous demander si elle doit rester à l’école ou si elle peut être ramenée à la maison. J’en serais ravie car nous aurons alors atteint le niveau minimal d’infrastructure numérique. Ce n’est pas le cas aujourd’hui. Nous tenterons d’y parvenir avant la fin de la législature. L’objectif n’est pas que les enfants puissent ramener une tablette chez eux – d’autant que beaucoup en ont déjà une –, l’objectif est avant tout d’assurer la transition vers le numérique dans la pédagogie. Dans certains cas, la tablette devra être utilisée après les heures d’école, pour du travail de pédagogie inversée. Devra-t-elle être ramenée à domicile ? L’idéal pour moi serait qu’un maximum de devoirs soient faits à l’école, lors d’études dirigées, afin de lutter contre l’échec. Il s’agit toutefois d’une question accessoire. Il faut d’abord disposer le plus vite possible d’outils numériques accessibles au plus grand nombre.
Réplique – Je vous remercie, madame la ministre. Lors de la mise en place d’un projet, il est important de penser à toutes les facettes qu’il peut recouvrir. Je crois que la prévention par le biais d’une bonne information des parents sera nécessaire. L’action pourrait même aller au-delà du projet car l’information n’est pas nécessairement connue et partagée. L’école est l’endroit par excellence où il est possible de faire passer des messages de santé publique utiles aux enfants et, potentiellement, aux parents.