A Molenbeek, les fusillades se succèdent. Il y en a eu 12 depuis le mois de septembre. Ce climat de violence est particulièrement insécurisant pour les habitants de la commune. Le MR pointe la responsabilité de la bourgmestre et l’héritage de son père.
Pour lutter contre ces faits de violence entre trafiquants de drogues, la bourgmestre socialiste Catherine Moureaux réclame davantage de soutien du gouvernement fédéral. Elle veut des renforts policiers. Une attitude qui étonne le MR, puisqu’en 2018, Catherine Moureaux refusait la main tendue par le fédéral. « A l’époque Catherine Moureaux déclare que le plan canal destiné à renforcer la présence policière sur sa commune n’est pas la solution au radicalisme et à la criminalité mais qu’il faut au contraire plus d’humanité », rappelle le président du MR Georges-Louis Bouchez. « On voit le résultat aujourd’hui. L’humanité ne permet pas d’arrêter des balles. La culture du communautarisme, de l’angélisme et de la lâcheté doit cesser », déclare-t-il dans les pages de la DH.
Le MR a détenu le mayorat de Molenbeek de 2012 à 2018. Françoise Schepmans avait alors fait face aux vagues d’attentats terroristes, qui impliquaient des molenbeekois. C’est à cette époque que le plan Canal a été mis en œuvre, avec le soutien de la bourgmestre. Mais dès le retour de la famille Moureaux au pouvoir, Catherine Moureaux a rejeté ce projet. « Nous avons alors assisté à une explosion des chiffres de la criminalité dans la commune : de 8.000 délits en 2018 à 12.000 en 2020 », explique David Leisterh, président du MR bruxellois. Pour lui, il est temps que le ministre-président bruxellois mette la police administrative de Molenbeek sous tutelle.
La famille Moureaux porte ici une lourde responsabilité. Selon Georges-Louis Bouchez, la situation actuelle est « le résultat de trente années de dégradation qui passe par de la complaisance sur les domiciliations, par l’idée selon laquelle créer des maisons de quartier résoudrait tous les problèmes, par la politique selon laquelle la police ne pouvait pas tout verbaliser ».
Le MR va demander au gouvernement fédéral de réactiver un plan semblable au plan Canal pour lutter contre les bandes organisées et le radicalisme. « Il est temps de pouvoir assurer un vivre ensemble harmonieux pour tous à Molenbeek », estime Georges-Louis Bouchez. « Paul Magnette a dit que Molenbeek était un exemple de politique menée. Mais moi je constate que la sécurité des habitants n’est plus garantie. Or, la sécurité garantie par l’Etat, c’est la seule que peuvent s’offrir les plus précarisés. Les autres peuvent se permettre des équipements privés, pas les plus précarisés ».
Georges-Louis Bouchez en a aussi assez d’être accusé de stigmatiser Molenbeek : « A un moment donné, il faut pouvoir utiliser les mots justes pour traiter un problème. Si un médecin n’utilise pas les mots justes et pose un mauvais diagnostic, le patient ne sera pas correctement soigné ».
Comparer Anvers à Molenbeek n’a pas vraiment de sens non plus. « A Anvers, on réagit, à Molenbeek, on subit », explique le président du MR. « La police d’Anvers est désormais l’une des mieux équipées du pays. Le bourgmestre d’Anvers a lancé une lutte acharnée face aux trafiquants de stupéfiants. Il n’attend pas passivement qu’on lui apporte l’aide. De plus, la situation anversoise n’est pas comparable à Molenbeek, en raison de la présence du port dans la ville. A Molenbeek, pendant des années, on a fermé les yeux sur de gros problèmes en privilégiant le communautarisme ».
Pour David Leisterh, la population locale doit aussi être mieux soutenue, par la formation ou le travail. « Malines, ville dirigée par le bourgmestre libéral Bart Somers, est pacifiée grâce à ses actions en matière de formation, de rénovation urbaine, d’activation des jeunes par l’emploi, explique le président du MR bruxellois. « Schaerbeek démontre aussi que le problème ne vient pas de l’origine des personnes mais bien des solutions socio-économiques qu’on leur propose ».