Le journal Le Soir a mené l’enquête sur cette phrase prononcée par Georges-Louis Bouchez dans ses récentes interviews sur la réforme des pensions.
C’est une des priorités du MR dans le cadre de la réforme des pensions à venir : mieux récompenser le travail. « Une personne qui a travaillé toute sa vie doit avoir une pension plus élevée qu’une personne qui n’a jamais ou peu travaillé », affirme Georges-Louis Bouchez. Car aujourd’hui, ce n’est pas forcément le cas.
En effet, quelqu’un qui est au chômage de ses 18 à ses 60 ans et qui prend une pension anticipée au montant minimal recevra une pension de 1637 euros. Un indépendant qui a travaillé 29 ans et n’a qu’une année d’inactivité aura lui droit à 800 euros.
Ces chiffres sont exacts, soulignent des experts consultés par Le Soir, mis à part que la personne au chômage devra attendre 62 ans pour prendre sa pension anticipée. Difficile cependant d’imaginer qu’elle travaille pendant ces deux années supplémentaires. Quant à l’indépendant, il ne peut ouvrir son droit à la pension minimum qu’après 30 ans de carrière et si ses revenus annuels sont bas, il aura effectivement une pension réduite. L’indépendant pourrait bien sûr travailler une année de plus pour ouvrir ce droit, mais il reste néanmoins plus difficile pour lui de bénéficier des périodes dites assimilées, comme le sont les périodes de maladie ou le chômage.
En conclusion, les experts posent la question : faut-il limiter l’accès du chômeur à la pension minimal ou faire en sorte que l’indépendant ait la même possibilité d’y accéder, par exemple en prenant en compte les périodes de bénéfice du droit-passerelle ?
Pour le MR, une convergence entre les différents statuts est effectivement nécessaire. La réforme des pensions n’ira par ailleurs pas sans une réforme du marché du travail. Pour garantir la pérennité du système, il est en effet nécessaire que davantage de personnes travaillent.