Bonjour à toutes et à tous,
Je suis heureux de vous retrouver ici à Herstal, à Liège, non pas pour des motifs footballistiques, mais parce que c’est mon premier 1er mai comme président du MR après deux ans et demi de mandat. Cela démontre à quel point ce mandat est imprévisible : il y a eu la crise du Covid, la crise ukrainienne, toute une série de crises politiques nouvelles…
J’ai d’abord une pensée pour Sophie Wilmès, qui nous manque et vit des moments difficiles. En guise de soutien et d’affection, je vous demande de l’applaudir de toutes vos forces, pour indiquer aussi à quel point nous attendons son retour avec impatience.
Merci également d’applaudir quelqu’un qui a un destin aussi exceptionnel que ses qualités. En Belgique, quand vous êtes président de parti, c’est le top. Premier ministre c’est le nirvana, mais président du Conseil européen, même moi je n’oserais pas l’envisager. Merci d’applaudir mon ami Charles Michel.
Pourquoi ce 1er mai à Herstal ? Nous sommes ici sur le site des anciens ACEC, une usine de production de matériel industriel. J’estime d’abord qu’en tant que formation politique, nous devons aller là où nous n’avons pas encore assez convaincu, là où on ne nous fait pas confiance. Ces territoires ont besoin de libéralisme. Ensuite, la Wallonie a eu un glorieux passé, et je pense que quand on connaît se forces, on est plus apte à affronter l’avenir. Enfin, nous les libéraux nous refusons le fatalisme. Les anciens bassins industriels wallons n’ont pas vocation à être des terres de chômage, où il y a moins d’insertion sociale, un taux d’emploi faible, des résultats scolaires médiocres. Les gens qui y vivent ne doivent pas baisser les bras mais regarder l’avenir avec enthousiasme car les solutions libérales les sortiront de la précarité et des difficultés.
Le point le plus important, c’est l’humain. L’économie doit être au service de l’humain car si on ne change pas d’état d’esprit, on ne changera jamais rien. En Belgique, et surtout à Bruxelles et en Wallonie, on a un problème avec l’emploi. Une série d’observateurs comme les syndicats présentent l’emploi comme quelque chose de pénible, désagréable, nocif. Il faut changer ce discours. Le travail est émancipateur et permet de se réaliser, de prendre sa vie en mains. Il faut donc que le travail soit mieux récompensé. Il faut moins pour l’Etat, plus pour le pouvoir d’achat, plus pour les travailleurs !
Le pouvoir d’achat, c’est le pouvoir de choix. L’Etat doit arrêter de donner des chèques. Les gens n’en veulent pas ; ils veulent vivre dignement des fruits de leur travail et décider à quoi ils affectent leur budget. Notre priorité est donc la réforme fiscale, la baisse des impôts. C’est fondamental pour mieux récompenser les personnes qui travaillent. Le MR a une proposition forte : augmenter la quotité exemptée d’impôts de 9000 à 12 000 euros (soit le niveau du revenu d’intégration sociale). Cela veut dire qu’en Belgique vous payez déjà de l’impôt avant de gagner l’équivalent td’un RIS. Comment dans ces conditions donner l’envie à des allocataires sociaux de travailler ? Cette proposition, c’est plus d’argent dans la poche de ceux qui font des efforts au quotidien.
Nous devons corriger une série d’injustices. Lorsque vous gagnez 20000 euros, vous payez 1876 euros d’impôts. Si vous les gagnez via le chômage, vous paierez 0. Un euro gagné doit être taxé de la même manière et plus favorablement pour ceux qui travaillent et bâtissent notre pays.
Bouchez a trop fréquenté la gauche, me dit-on ? Il offre de l’argent gratuit ? Oui, il faut financer cela. La clé, au-delà de l’augmentation de l’efficacité de l’Etat, c’est d’augmenter le taux d’emploi. La Belgique est le 5e pays de l’Union Européenne avec le plus faible taux d’emploi. Nous sommes dans le top trois des pays qui taxent le plus et qui ont le plus haut déficit public. C’est un cercle vicieux : moins de gens qui travaillent, et donc plus d’impôts nécessaires pour financer le déficit public. Le MR veut s’appuyer sur les politiques de formation, l’enseignement, et aussi le contrôle accru des ASBL et structures qui participent à l’activation des demandeurs d ‘emploi. Le FOREM n’est pas au niveau. Nous devons améliorer l’efficience de ces structures. Je compte sur nos ministres en Fédération Wallonie-Bruxelles et en Wallonie pour changer les choses.
Cette différence doit également se voir dans la pension. Aujourd’hui grâce au gouvernement Michel et Daniel Bacquelaine, la pension minimale arrivera bientôt à 1500 euros, c’est l’évolution logique des réformes et des indexations. Nous voulons aller plus loin : une pension minimale pour tout le monde, quel qu’ait été le parcours de vie. Chacun doit en effet pouvoir subvenir à ses besoins primaires. Personne ne doit terminer sa vie dans la misère. Mais ceux qui ont travaillé doivent avoir une pension supérieure à celles qui ont des personnes dites assimilées, d’inactivité. Les augmentations de pension minimale doivent être réservées à ceux qui ont travaillé au moins 15 ans, plutôt que celles des personnes qui ont chômé 29 ans et ont davantage qu’un indépendant qui a bossé la même durée. Le travail doit toujours rapporter plus que l’inactivité.
Nous devons miser sur la jeunesse, Les jeunes qui ont des projets d’investissement dans une activité économique, une acquisition de logement, des formations ou des études, doivent être aidés. Nous proposons le capital Jeunes. Ce capital, non cumulable avec des allocations sociales, permettrait de déployer des moyens publics pour un projet productif. C’est un capital pour la jeunesse car la jeunesse est notre capital le plus important.
Nos objectifs sont clairs et précis. Nous ne parlons pas de « taxes, taxes, taxes ». Notre pays doit diminuer la fiscalité. Certains veulent encore l’augmenter. Se rendent-ils compte du pays dans lequel nous vivons ? Les Belges paient déjà 50% d’impôt sur 41 000 euros gagnés. En France, c’est à partir de 170 000 euros, et 270 000 en Allemagne. Les slogans sont vides de sens : la taxation des riches, c’est en fait la taxation de classe moyenne, celle qui a pu mettre de côté à force d’années de travail ou d’investissements immobiliers. La Belgique a besoin d’un tax down. Tous les pays qui ont des taux d’imposition élevés sont ceux qui produisent le moins sur le plan économique.
Je voudrais conclure sur le sens de l’engagement politique. Face à la montée des populismes ou des extrémismes et des radicalismes religieux, il faut relever deux défis : rendre à la classe moyenne l’idée que demain sera meilleure qu’aujourd’hui, mais aussi changer la façon de faire de la politique. Ce n’est pas la politique qui n’intéresse plus, mais la manière dont on la fait. Le monde politique et médiatique passe son temps à se parler à lui-même. Ce que la population attend, c’est qu’on résolve ses problèmes, pas qu’on joue à des arrangements entre amis qui n’intéressent que les partis. Privilégiez donc toujours la vérité aux faux-semblants, les réformes courageuses aux arrangements faciles, l’affirmation forte de votre identité plutôt que le repli lâche ou honteux. C’est grâce à la population et pour la population que l’on travaille et que l’on prépare la Belgique de demain.
Soyez plus fiers que jamais d’être des libéraux ! Bonne fête du travail !