Sur le plateau de « QR le Débat » (RTBF), Georges-Louis Bouchez s’est vigoureusement opposé aux simplismes développés par le président du PTB Raoul Hedebouw. Plutôt que d’attiser la colère, le président du MR propose des solutions.
Ponctuée par de nombreux témoignages, l’émission a démontré la détresse de nombreux Belges face à la hausse vertigineuse de leurs factures d’énergie. Cela ne laisse pas Georges-Louis Bouchez indifférent. « Je me sens bien sûr responsable, sinon je ne ferais pas de politique », dit-il.
Le président du MR a d’abord rappelé que l’augmentation des prix de l’énergie est la conséquence de notre insécurité d’approvisionnement. « La crise ne va pas forcément durer 5 ans », explique-t-il. « On peut avoir une baisse de prix plus rapidement si on arrive à remplacer tout ou partie du gaz russe, si on a d’autres types de contrats, si on renforce le réseau électrique, si on produit de l’hydrogène et bien sûr si on prolonge le nucléaire. Les prix, c’est la conséquence, pas la cause. On peut les faire revenir dans des zones plus raisonnables ».
Georges-Louis Bouchez estime aussi que l’Etat peut agir pour mieux protéger les consommateurs. « Je m’étonne que des PME et indépendants voient leurs contrats fixes se terminer et passer en variable avec des montants qui manquent de clarté. Il s’agit parfois de montants délirants de 600 euros le MWH ! », s’indigne le président du MR.
L’argumentation ensuite développée par le président du PTB Raoul Hedebouw, qui vient de lancer les « vendredis de la colère » fait sortir Georges-Louis Bouchez de ses gonds. « Moi aussi je suis en colère, mais ce qui m’énerve encore plus, c’est que des gens attisent cette colère sans apporter des solutions. On dramatise de plus en plus la situation et on joue sur la peur des gens. On n’a pas besoin de vendredis de la colère, mais de mois de la solution ».
Georges-Louis Bouchez regrette le catastrophisme ambiant et les solutions simplistes proposées. Par exemple le plafonnement du prix du gaz. « Si on fait ça, c’est l’Etat qui va payer la différence, soit 5 à 6 milliards d’euros par moi », dit-il. « Or, la grande différence de la situation actuelle par rapport à la période Covid, c’est que l’énergie chère n’est une réalité qu’en Europe, en raison de mauvais choix énergétiques qui ont tout misé sur les énergies renouvelables. Aux Etats-Unis, la situation est tout à fait différente. On ne peut donc pas davantage se permettre de creuser l’endettement, au risque de mettre l’Etat en faillite virtuelle.
Le président du MR ne pense pas non que disposer d’une entreprise nationale en matière d’énergie améliorerait le quotidien des citoyens. « La Belgique n’a ni gaz ni pétrole. Nationaliser l’énergie, cela signifie que c’est l’Etat fédéral qui devrait aller négocier avec Gazprom. Ca ne changerait absolument rien ». Et le président du MR de regretter que l’on ait confié notre approvisionnement énergétique à des pays étrangers au lieu de développer le nucléaire. « Même si nous n’aimons pas ces pays, il faut se rendre compte qu’on aura besoin du Qatar et de son gaz liquéfié, et du gaz de schiste américain qu’on a refusé en Europe », souligne Georges-Louis Bouchez.
Le MR est porteur de solutions, comme la cotisation spéciale de crise, dont le cadre doit être fixé au niveau européen, ou le découplage des prix de l’électricité et du gaz. « Le prix de l’électricité correspondrait alors aux coûts de production. Mais cela ne fonctionne que si on produit de l’électricité avec du nucléaire ou du renouvelable (modèle français). Si on ferme le nucléaire, ça n’aura plus d’impact car on produira l’électricité avec du gaz (modèle allemand) », conclut-il.
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