Le MR souhaite intégrer la neutralité de l’Etat dans la Constitution, afin de la protéger de revendications religieuses, ainsi que la liberté de disposer de son corps, pour garantir une série de droits fondamentaux.
Vendredi, la Cour Suprême américaine a pris une décision qui permet désormais aux Etats américains d’interdire l’avortement sur leur territoire. Un retour en arrière qui a déclenché un tollé mondial car il prive les femmes d’une liberté fondamentale : celle de disposer librement de leur corps.
Cette décision a entraîné des réactions en Belgique, où l’avortement est dépénalisé depuis 1990. Le PS souhaite ainsi faire inscrire le droit à l’avortement dans la Constitution. Pour le MR, cette approche n’est pas la meilleure.
« On voit dans le monde une poussée du fait religieux et des obscurantismes », explique le président du MR Georges-Louis Bouchez à La Libre, qui cite notamment l’exemple du vote bruxellois sur l’abattage sans étourdissement. « Ces obscurantismes pourraient remettre en cause le droit à l’avortement mais aussi le droit à l’euthanasie, les droits des homosexuels, etc. Le MR propose donc d’intégrer dans la constitution le droit à disposer librement de son corps afin de sanctuariser ces droits fondamentaux ». Une approche plus généraliste que celle souhaitée par le PS donc. « Ce principe, une fois inscrit dans notre Loi fondamentale, deviendrait aussi un levier contre le trafic des êtres humains, les viols conjugaux et ouvrirait le débat sur la gestation pour autrui », poursuit Georges-Louis Bouchez. Pour le MR, tous ces droits relèvent en effet du même principe : le droit à disposer de son corps. « Ainsi, la liberté pour chacun est la base. Si le législateur l’estime nécessaire, il peut restreindre cette liberté mais il devra le justifier en respectant le principe de proportionnalité », développe Georges-Louis Bouchez.
Par ailleurs, le MR souhaite relancer la réflexion sur la neutralité de l’Etat. Des textes sont en préparation. « En consacrant la neutralité de l’Etat dans la Constitution, on pourrait faire obstacle aux éventuels textes qui remettraient en cause les fondements de notre société au nom des religions », explique le président du MR. Ce changement dans la Constitution ne pourrait cependant avoir lieu que durant la prochaine législature.
Enfin, Georges-Louis Bouchez rappelle que sur ces sujets éthiques, les élus libéraux ont droit à la liberté de vote. Mais il précise : « au sein du MR, la tendance majoritaire est en faveur d’avancées en la matière. C’est dans notre ADN de reconnaître des droits supplémentaires aux différentes catégories de la population ».
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