Skip to main content

Georges-Louis Bouchez a débattu avec le président du PTB Raoul Hedebouw sur le plateau de « Jeudi en Prime » (RTBF). Il y a rappelé les positions du MR dans les dossiers énergétiques et budgétaires.

Tout oppose les présidents du MR et du PTB, et Georges-Louis Bouchez s’est attelé à démonter point par point les arguments populistes du parti d’extrême-gauche. « Au PTB, on organise des Vendredis de la Colère, mais on ne propose aucune solution », s’indigne le président du MR. « Je rejette le misérabilisme du PTB, alors que Raoul Hedebouw touche le même salaire que tous les autres députés. En tant que président du MR, je connais la réalité car je l’ai vécue en tant qu’enfant. Je viens d’un milieu modeste, mes parents étaient de petits indépendants. La réalité, c’est qu’on paie beaucoup trop d’impôts dans ce pays. Une personne qui travaille et touche un petit salaire ne s’en sort pas mieux qu’un allocataire social. C’est ça qui ne va pas ».

En matière énergétique, le MR ne souhaite pas bloquer les prix comme le propose le PTB. « Aujourd’hui le prix de l’électricité est basé sur celui du gaz, c’est ça le problème », rappelle Georges-Louis Bouchez. « Il y a des revendeurs d’électricité qui sont dans de graves difficultés financières. Prenons l’exemple d’un fournisseur ayant des clients sous contrat fixe. Il va acheter l’électricité à 300, 400€/MWh et la revend dans le cadre de contrats fixes à 80, 90€. La différence, c’est lui qui la paie ». Pour le président du MR, c’est Engie qui gagne de l’argent pour l’instant car cette société produit de l’électricité nucléaire. « Si on veut une électricité moins chère, il faut une électricité qui ne soit pas dépendante de l’étranger. Le dossier des prix de l’énergie et le dossier du nucléaire sont liés. On doit sécuriser notre approvisionnement en priorité », martèle-t-il.

En matière de taxation des surprofits, le président du MR s’en tient à l’accord européen. « Aujourd’hui, chaque euro gagné au-delà de 180 euros/MWh fera l’objet d’une fiscalité. C’est le cadre européen dans lequel Engie doit être taxée », explique George-Louis Bouchez, alors que la ministre de l’Energie Tine Van der Straeten (Groen) souhaite abaisser le seuil à 130 euros/MWh. « Je veux bien qu’on aille plus loin, mais à un moment donné, il faudra négocier l’ensemble des enjeux », estime le président du MR. « On a besoin d’un accord avec Engie pour prolonger le nucléaire et cela nécessite des investissements. Ça ne sert donc à rien de se faire plaisir pendant deux mois et après de se retrouver sans centrales, sans électricité ou de l’électricité plus chère ». La taxation des surprofits et les négociations avec Engie sur la prolongation des réacteurs sont donc deux dossiers liés.

Alors que le PTB pointe la responsabilité de l’économie libérale dans la crise actuelle, Georges-Louis Bouchez rappelle que c’est la guerre en Ukraine qui est à l’origine de la situation que nous connaissons. « Les marchés se sont emballés parce que l’approvisionnement vient de Russie pour 40%. Ce gaz disparait et donc les marchés se disent qu’il n’y en aura pas pour tout le monde. D’où l’importance fondamentale de la sécurité d’approvisionnement ». Vouloir tenter des choses en dehors du cadre européen est donc dangereux. « La prolongation du nucléaire belge est essentielle pour assurer l’approvisionnement en électricité du pays et réduire la dépendance aux énergies fossiles, notamment le gaz et le pétrole russes ». Georges-Louis Bouchez garantit qu’il y aura à la fois une taxation des surprofits et la prolongation d’au moins deux réacteurs nucléaires, et certainement davantage.

Les deux présidents se sont ensuite affrontés sur le thème du budget fédéral, en cours de négociation. Le Premier ministre souhaite réduire de 8% le salaire des ministres. Gain pour l’Etat : 450.000 euros en 2023. « Ce n’est pas une fausse bonne idée, mais c’est un gadget » estime Georges-Louis Bouchez. « Je rappelle que le gouvernement fédéral cherche 3 milliards. Donc, j’espère qu’il y aura des discussions sur des enjeux plus fondamentaux ». Sur le fond, le président du MR est bien sûr favorable à une réduction des dépenses publiques, notamment via une baisse du nombre de ministres (« Si on en avait 15 ou 20, ça irait très bien ») et une diminution du nombre de structures publiques. « En Wallonie, 70% de la production du PIB wallon, c’est de la dépense publique, contre 52% au niveau belge », explique-t-il.

Pour Georges-Louis Bouchez, les recettes de l’Etat doivent provenir de cette réduction des dépenses publiques mais aussi d’un cercle vertueux liant réforme fiscale et réforme du marché du travail. « Il faut baisser la fiscalité pour mieux récompenser les gens qui travaillent ». « Le taux d’emploi est de 72% en Belgique, 64% en Wallonie et 62% à Bruxelles. C’est 80% aux Pays-Bas. Si on atteignait ce taux de 80% en Belgique, cela rapporterait 40 milliards de recettes en plus dans les caisses de l’Etat ». Pour le MR, les salaires ne sont pas assez attractifs en Belgique. « Un chauffeur de bus, quand il fait ses comptes de ce qu’il gagne et qu’il compare à un allocataire social et qu’on ajoute tous les avantages qui vont avec, la crèche, le tarif social, les aides au logement… celui qui travaille se retrouve à gagner moins », déplore-t-il tout en interpellant Raoul Hedebouw : « si la gauche aime vraiment les travailleurs, qu’elle récompense celles et ceux qui travaillent. Baissez l’impôt ».

Revoir l’émission « Jeudi en Prime » (RTBF)