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Le Président du MR Georges‑Louis Bouchez a marqué le Congrès de l’ALDE ce vendredi 24 octobre à Bruxelles en avançant une proposition politique majeure : « Élire directement un Président pour l’Union européenne, fusionnant Conseil et Commission, afin de donner un vrai leadership au projet européen. » Cette proposition vise à sortir l’Union de la logique des compromis permanents qui paralysent l’Union européenne. Il veut redonner aux Européens la maîtrise de leur destin.

En conférence de presse, quelques heures avant son intervention, Georges‑Louis Bouchez a présenté la « Déclaration de Bruxelles », feuille de route portée par les partis libéraux qui se base sur la méthode concrète du rapport Draghi, mais qui pousse encore plus loin la réflexion. L’Europe dispose déjà des leviers pour redevenir une puissance, à condition d’avoir la volonté politique d’agir. Au menu : restaurer la compétitivité européenne par la réindustrialisation, la simplification législative, un marché unique de l’énergie et des investissements massifs dans les technologies.

Et Georges-Louis Bouchez veut aller plus loin : tant que l’Union européenne restera une « super conférence » paralysée par les lenteurs intergouvernementales, les meilleures recommandations resteront lettre morte. D’où sa proposition politique centrale : créer un exécutif européen fort et démocratiquement élu, capable de traduire la vision économique du rapport Draghi en actes concrets. « L’Europe doit rompre avec la paralysie de la super conférence et s’engager sur la voie de l’action en redevenant une superpuissance », a plaidé Georges‑Louis Bouchez.

Celui‑ci a également averti des risques de stagnation : cyberattaques, désinformation, montée des extrêmes, décrochage industriel et fuite des talents. « Nous débattons, nous tergiversons, mais nos adversaires s’organisent », a‑t‑il regretté. Pour lui, seule une Europe forte, souveraine et ambitieuse peut inverser la tendance. Il a rappelé que, « en 30 ans, le PIB américain a doublé par rapport au PIB européen », un signal d’alarme qu’il lie à la surrégulation et au manque d’innovation.

Enfin, Georges‑Louis Bouchez a insisté sur la nécessité d’une stratégie de défense ambitieuse, soutenant le choix du F‑35 tout en rappelant que l’autonomie stratégique européenne doit reposer sur des capacités industrielles communes. Il a appelé la famille libérale à incarner le courage politique et la cohésion : « L’union fait la force. Soyons fiers d’être libéraux, soyez fiers d’être Européens ! »

À travers cette intervention, Georges‑Louis Bouchez réaffirme la ligne du Mouvement réformateur : bâtir une Europe libre, innovante et forte, capable de compter parmi les grandes puissances du monde.

Retrouvez ci-dessous le discours prononcé par le président du MR Georges-Louis Bouchez lors du congrès ALDE du 24 octobre

Chers libéraux, chers démocrates, chers Européens,
Je suis très heureux d’accueillir vous tous ici, dans mon pays, dans notre capitale commune de notre Europe bien-aimée.

Europe bien-aimée ! … Je le pense.
Mais imaginez un instant que nous soyons « une superpuissance mondiale ».

Nous serions intelligents pour faire face à la multiplication des provocations : drones, flottes fantômes, sabotages, cyberattaques, campagnes de fausses nouvelles, menaces nucléaires, tarifs douaniers, je pourrais continuer.

Nous serions efficaces pour répliquer à ceux déclarant ouvertement qu’ils veulent détruire notre modèle de société, et ensuite, certains jours, nous détruire complètement.

Nous serions courageux pour sécuriser nos frontières et pour combattre les semeurs de haine : extrême droite, extrême gauche, extrémisme islamique qui nourrit l’antisémitisme, les appels à la guerre et la radicalisation en ligne…

Mais… sommes‑nous assez intelligents ? Normalement oui… regardez simplement autour de cette salle ☺
Sommes‑nous assez efficaces ? Pas vraiment sûr.
Sommes‑nous assez courageux ? Définitivement pas.

Chers démocrates,
Nos ennemis testent nos limites.
Nous parlons,
Ils trouvent notre faiblesse.
Nous débattons,
Ils testent et provoquent.
Nous hésitons.

Nous continuons de débattre de valeurs, de définitions, de sensibilités — sans fin nous continuons à adopter résolution après résolution sans application concrète.

Et pendant que nous sommes occupés à écrire tous ces textes importants, sachant que le processus législatif européen prend… 19 mois — 19 MOIS — le monde avance sans nous, parfois même contre nous.

Vous connaissez tous l’expression : quand vous n’êtes pas à la table, vous êtes au menu.
Personne ne nous écoute plus. Nous ne sommes même plus dans la conversation. Mais, pourtant, nous faisons la leçon au reste du monde.

Aucune tyrannie n’a tremblé.
Aucune guerre n’a approché de sa fin.
Au nord et à l’est, nos amis en première ligne nous avertissent. Les soldats ukrainiens se battent et des jeunes tombent pour notre liberté.

Chers libéraux,
Le danger ne vient pas systématiquement d’ailleurs.

Le danger dans nos pays est un danger populiste.
Il n’y a pas si longtemps, nos populations hésitaient entre modérés de gauche et de droite.
Aujourd’hui, manipulées par les algorithmes, elles succombent au trumpisme contre le wokisme, à l’extrême droite contre la confrérie musulmane, au communisme contre le retour du fascisme.

Le danger dans nos pays est un danger d’activistes violents et radicaux.

Notre système démocratique est et reste, je le crois sincèrement, le meilleur et le seul système raisonnable qui fonctionne.

Mais notre système démocratique recule trop souvent face aux excès des activistes violents et radicaux, propriétaires de la vérité, éternellement insatisfaits et frustrés.

Pour eux, la plus petite plainte devient une croisade.
La plus petite injustice, une tragédie.
Les reines du drame sont partout.

Chers Européens,
En abandonnant l’ambition, nous avons adopté la régulation.
En 1970, l’UE c’est Airbus.
En 1980, l’UE c’est Ariane.
En 1987, l’UE c’est Erasmus.
En 2020, l’UE c’est un bouchon de bouteille…

ETS2, par exemple — une nouvelle taxe qui confond écologie et punition.

Plus cher, plus complexe, mais moins compétitif, moins uni et sûrement moins libre.

Certains appellent cela une transition.
Aujourd’hui, dans le contexte international, j’appelle cela un suicide :
un suicide énergétique, industriel et même européen pour la classe moyenne.

Et n’oubliez jamais — la classe moyenne est le sang de nos démocraties.
Et la classe moyenne est sous pression : trop d’impôts, trop de réglementations, trop de peurs…

Par exemple, grâce aux documents officiels de la Commission européenne, nous savons déjà que l’Europe perdra presque deux millions de travailleurs chaque année d’ici 2040.

Et un autre exemple :
Nous avons donné — non, pardon, offert — les clés de notre industrie automobile à la Chine, en signant la fin des moteurs à combustion trop tôt.
L’industrie automobile représente treize millions d’emplois, sept pour cent du PIB européen.
Et pourtant, 88 000 emplois perdus en 2024 seulement.

Au même moment, les voitures électriques chinoises représentent 70 % du marché mondial.
Ce n’est pas une statistique — ce n’est même pas un avertissement.

Nous avons peut‑être perdu cette bataille, mais la guerre n’est pas terminée.

À cause de notre manque de compétitivité, selon la Banque mondiale, la part de l’industrie dans le PIB total de l’UE est passée de 29 % en 1991 à seulement 23 % en 2022.
Ces chiffres ne sont pas cachés : ils sont écrits dans tous les rapports de l’UE.
Mais, d’une certaine manière, personne n’en parle.

En ce moment, seulement quatre des cinquante plus grandes entreprises technologiques mondiales sont européennes.

L’Europe a stagné. Et quand l’Europe stagne, l’Europe devient plus faible.

Il y a trente ans, les PIB de l’UE et des États‑Unis étaient égaux.
Aujourd’hui, le PIB américain est presque le double du PIB européen.

À la fin du siècle, nous pourrions rester dignes, mais les mains vides.
Nous deviendrions alors le nouveau Louvre — désolé Valérie, vive la France !

Avec les libéraux, avec nous tous dans cette salle,
Cela ne peut pas, cela ne se produira pas.

Chers amis,
N’ayons plus peur.
Privilégions le risque et l’audace.
La force et la stratégie.

Comment faire de l’Europe une superpuissance mondiale ? Nous avons toutes les réponses.

Le rapport Draghi les énumère une par une, noir sur blanc : méthodologie, indicateurs, solutions.
Dans l’année passée, seulement 10 % de ces recommandations ont été appliquées.

Plus que jamais, la Belgique pourrait avoir raison : L’union fait la force.
La force dans l’unité.

Soyons une Europe forte dans l’OTAN et forte par elle‑même —
capable de dissuader l’agression et de ne plus jamais être prise au dépourvu lors d’une crise.

Éliminons la fragmentation de l’industrie et de la défense.

Développons une industrie capable de produire en masse drones et munitions.

Soutenons les investissements stratégiques dans les semi‑conducteurs et l’exploitation des terres rares.

Accélérons le développement de l’intelligence artificielle et son intégration dans tous nos secteurs stratégiques : automobile, robotique, énergie, télécommunications, agriculture, aérospatial, défense, industrie et éducation.

Réduisons notre dépendance et brisons le tabou du nucléaire.
Accélérons.

Chers membres,
Le moment est venu pour un agenda libéral audacieux et confiant pour l’Europe.

Si l’Europe veut devenir une nouvelle superpuissance, elle doit cesser d’être une super‑conférence.

Le monde avance. Vite.
Il est temps d’agir. De poser des actes forts.

Face à ces défis, l’Europe a besoin de leadership — un vrai leadership.
Et le leadership ne vient pas de la bureaucratie ; il vient des urnes.

Une élection directe pour la présidence de l’UE n’est pas une illusion ; c’est une obligation.

Une obligation pour notre croissance, notre développement, notre autonomie.
C’est la seule façon d’avoir une influence réelle et de partager nos valeurs dans le monde entier.

Le pouvoir, c’est ce qui soutient les principes sur la scène mondiale.
En devenant une puissance économique et un fournisseur de sécurité, l’Europe peut dialoguer avec le monde selon ses propres termes.

L’Europe doit devenir indépendante de la Russie et du Moyen‑Orient pour l’énergie, de la Chine pour l’industrie, et des États‑Unis pour la défense.

Injectons intelligence, force et efficacité dans ce congrès.

Rejoignez la Déclaration de Bruxelles.
Parce que l’Europe a besoin de nous.
L’Europe a besoin des libéraux, plus que jamais.

Soyons courageux.
Soyons fiers d’être libéraux.
Bienvenue dans votre capitale.


Version anglaise

DEAR LIBERALS, DEAR DEMOCRATS, DEAR EUROPEANS,
I am very happy to welcome all of you here, in my country,
to our common capital of our beloved Europe.

Beloved Europe ! … I mean it.
But imagine for a moment that we were “a global superpower.”

We would be intelligent to face the multiplication of provocations: drones, shadow fleets, sabotage, cyber‑attacks, fake news campaigns, nuclear threats, tariffs, I could go on.

We would be efficient to retort to those openly declaring that they want to destroy our model of society, and then on some days destroy us completely.

We would be brave to secure our borders and to fight hate mongers, extreme right, extreme left, Islamic extremism which feed anti‑semitism and calls to warfare and online radicalization…

But… Are we smart enough? Normally yes, … just take a look round this room ☺
Are we efficient enough? Not quite sure about that.
Are we brave enough? Definitely not.

DEAR DEMOCRATS,
Our enemies are testing our limits.
We talk,
They find our weakness.
We debate,
They test and provocate.
We hesitate.

We keep on debating values, definitions, sensitivities — endlessly we keep passing resolution after resolution without concrete application.

And while we’re busy writing all these important texts, knowing that the European legislative process takes… 19 months — 19 MONTHS — the world just moves on without us, sometimes even against us.

You all know the expression: when you are not at the table, you are on the menu.
Nobody is listening to us anymore. We are not even in the conversation. But, still, we are lecturing the rest of the world.

No tyranny has trembled. No war has come close to an end.
To the North and the East, our friends on the front line warn us.
Ukrainian soldiers are fighting and young people are falling for our freedom.

DEAR LIBERALS,
Danger doesn’t systematically come from elsewhere.
The danger in our countries is a populist danger.
Not so long ago, our populations hesitated between moderates on both left and right.
Today, manipulated by algorithms, they succumb to trumpism against wokism,
to the far right against the Muslim Brotherhood,
to communism against the return of fascism.

The danger in our countries is a violent and radical activist danger.

Our democratic system is and remains, I truly believe, the best and the only reasonable system that works.

But our democratic system backtracks too often in front of the excess of violent and radical activists, owners of the truth, eternally unsatisfied and frustrated.

For these, the smallest grievance becomes a crusade. The smallest injustice, a tragedy. Drama queens are everywhere.

DEAR EUROPEANS,
Abandoning ambition, we adopted regulation.
In 1970, EU is Airbus.
In 1980, EU is Ariane.
In 1987, EU is Erasmus.
In 2020, EU is a bottle cap.

ETS2 for example… a new taxation that confuses ecology with punishment.
More expensive, more complex but less competitive, less united and surely less free.

Some call that a transition.
Today, within the international context, I call that suicide.
An energetic, industrial and even European suicide for the middle class.

And never forget, middle class is the blood of our democracies. And middle class is under pressure, too much taxes, too much regulations, too much fears.

For example, thanks to EU Commission official documents, we already know that Europe will be losing nearly two million workers each year by 2040.

And another example:
We gave… no, sorry… we gifted the keys of our automobile industry to China, by signing the end of combustion engines too early.
Automobile industry represents thirteen million jobs, seven percent of Europe’s GDP.

And still, 88,000 jobs gone in 2024 only.
In the same time, Chinese electric cars represent 70 % of the world market of electric cars.
That’s not a statistic — that’s not even a warning.

We might have lost this battle but the war is not over yet.

Because of our lack of competitiveness, according to the World Bank, industry’s share of total EU GDP has fallen from 29 percent in 1991 to just 23 % in 2022.
These numbers are not hidden — they are written in every EU report.
But somehow, no one talks about them.

Right now, only four of the world top 50 tech companies are European.
Europe has stagnated.
And when Europe stagnates, Europe becomes weaker.

Thirty years ago, GDP of EU and US were equals.
Today, the American GDP almost double the European GDP.

By the end of the century we might stand dignified. But empty handed.
We would then become the new Louvre — désolé Valérie, Vive la France!

With Liberals,
With all of us in this room,
This cannot,
This will not happen.

DEAR FRIENDS,
Let’s no longer be scared.
Let’s privilege risk and audacity.
Strength and strategy.

How do we “Make Europe a global superpower”? We have all the answers.

The Draghi report lists them one by one, in black and white. Methodology, metrics, solutions.
In the past year only 10 % of those recommendations have been applied.

More than ever, Belgium might be right. L’union fait la force. Strength in unity.

Let us be a Europe strong in NATO, and strong by itself — able of deterring aggression, and never again being caught unprepared in a crisis.
Let us eliminate the fragmentation of industry and defence.
Let us develop an industry capable of mass-producing drones and ammunition.

Let us support the strategic investments in semi-conductors and rare earth exploitation.
Let us accelerate the development of AI and its integration into all our strategic sectors: automotive, robotics, energy, telecommunications, agriculture, aerospation, defence, industry and education.

Let us reduce our dependency and break the taboo of nuclear.
Let us accelerate.

DEAR MEMBERS,
Now is the time for a bold, confident liberal agenda for Europe.

If Europe wants to become a new superpower, it has to stop being a super‑conference.
The world is moving forward. Fast. It’s time for acts. Strong acts.

Facing these challenges, Europe needs leadership — real leadership. And leadership doesn’t come from bureaucracy. It comes from the ballot box.

A direct election for the EU Presidency is not an illusion. It’s an obligation.

An obligation for our growth, development, autonomy. That’s the only way to have real influence and share our values all around the world.

Power is what underpins principle on the world stage. By becoming an economic powerhouse and a security provider, Europe can engage the world on our terms.

Europe must become independent from Russia, Middle East for energy, China for industry and USA for defence.

Inject intelligence, strength, efficiency into this congress.

Join the Brussels Declaration. Because Europe needs us. Europe needs Liberals, more than ever.

Let’s be brave.
Let’s be proud to be Liberals.
Welcome to your Capital.