Le président du MR Georges-Louis Bouchez était l’invité du débat dominical « C’est pas tous les jours dimanche » sur RTL-TVI, face au co-président d’Ecolo Jean-Marc Nollet. L’enjeu énergétique était bien sûr au cœur des échanges.
C’est peu dire que les points de vue d’Ecolo et du MR sur ce sujet divergent. Pour Georges-Louis Bouchez, c’est un désaccord politique, et pas personnel : « Nos partis ont des points d’accord comme protéger l’avenir du pays, ce qui a permis de former ce gouvernement, mais nous avons aussi beaucoup de différences. Ecolo ne croit pas dans la croissance, le progrès. Au MR, nous sommes ouverts sur ce sujet et cela se traduit par des dossiers concrets, comme celui du nucléaire. Mais jusqu’à présent, nous sommes toujours parvenus à trouver des solutions », explique Georges-Louis Bouchez.
Ecolo dénonce un marché de l’énergie néolibéral. Un terme qui ne veut rien dire pour le président du MR : « Aujourd’hui, le marché de l’énergie n’est pas néolibéral. C’est exactement l’inverse : il est hyper subsidié puisque la formation des prix a été régulée. Par ailleurs, aucun pays n’a un niveau aussi élevé que le nôtre sans appliquer le libéralisme ».
Récemment, Ecolo a proposé de taxer les jets privés. Une idée balayée par le MR. « Une taxe n’a jamais sauvé la planète », déclare le président du MR. « De plus, ces jets privés, ce ne sont pas uniquement des voyages de gens riches. Il s’agit aussi des voyages des Diables rouges, des avions du gouvernement, des avions médicaux, des avions militaires… Le MR souhaite une écologie positive, et arrêter avec l’écologie punitive. Ecolo se concentre sur des éléments pelliculaires, alors qu’à côté de cela il souhaite arrêter le nucléaire et rajouter quatorze millions de tonnes de CO2 en plus dans l’atmosphère ». Pour le MR, il y a aussi ici un enjeu économique car de nombreux emplois dans nos aéroports dépendent spécifiquement de ces vols. « Je ne défends pas les jets privés », a précisé Georges-Louis Bouchez. « Je dis seulement que ça a du sens au niveau européen ».
Pour le MR, le premier problème n’est pas le prix de l’énergie, mais la sécurité d’approvisionnement. « On doit rassurer les marchés au niveau européen en montrant qu’on a les capacités énergétiques suffisantes. Le MR a lancé l’éolien offshore au niveau fédéral. En Wallonie, le plus grand problème, ce sont des investissements sur notre réseau pour que les panneaux photovoltaïques produisent une énergie que l’on peut stocker. Taxer les riches ne résout pas le fond du problème ».
Le mantra d’Ecolo, c’est « Mieux vivre en consommant moins ». « Un salaire plus important pour ne pas consommer… il faut arrêter de raconter des bêtises. Ils vont faire quoi alors, de cet argent ? », répond le président du MR, pour qui Ecolo ne va pas au bout de son projet de société. « La sobriété pour quelqu’un qui compte déjà pour tout, ça veut dire quoi ? La sobriété d’Ecolo, c’est la précarité de la classe moyenne. Aujourd’hui, les citoyens ont le choix entre ce projet de société Ecolo, et notre projet, qui mise sur le capital pour construire des projets d’avenir, maintenir le niveau de vie et préserver le climat.
Pour le MR, taxer les surprofits des producteurs énergétiques n’est pas la bonne solution pour aider les citoyens à faire face à l’augmentation du coût de la vie. « On ne s’oppose pas au principe de capter une partie de la rentabilité de certains producteurs, mais on constate que la ministre Groen de l’Energie ne trouve pas le chemin juridique pour y parvenir. Nous proposons plutôt une contribution spéciale de crise pour les producteurs d’énergie nucléaire ou renouvelable. Cette contribution financerait des politiques en faveur des consommateurs ».
Le MR propose également de déconnecter le prix de l’électricité et du gaz, et de mettre en oeuvre une ristourne automatique sur la facture de tous les Belges, y-compris les PME. « La vision d’Ecolo c’est de ne donner qu’à une partie de la population, qui en a certes besoin, mais cette vision oublie aussi toute une partie de la population qui n’est pas riche non plus », explique Georges-Louis Bouchez.
Georges-Louis Bouchez rappelle enfin que le MR est le seul parti à avoir vu clair concernant nos besoins énergétiques. « Il y a un an je disais qu’il fallait prolonger le nucléaire. Ecolo et Engie me disaient que ce n’était pas possible. Dans une semaine on va prolonger minimum deux réacteurs. Mais nous voulons maintenant en prolonger 5 pour 10 à 20 ans. On parle de microfissures dans certains d’entre eux, mais ce sont des microbulles d’hydrogène qui étaient là à la conception, sont surveillées depuis plusieurs années et n’ont jamais évolué. Si ces centrales sont si dangereuses, pourquoi la ministre ne les arrête-t-elle pas tout de suite ? Se priver de cette source d’énergie, c’est de la folie. »
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