Le président du MR Georges-Louis Bouchez était l’invité de Fabrice Grosfilley sur Bel RTL. Il est revenu sur les suites de son débat avec le président du Vlaams Belang sur la VRT.
Georges-Louis Bouchez a d’abord exprimé sa grande satisfaction suite à la réélection d’Emmanuel Macron : « Nous sommes proches car le MR et la République En Marche siègent au sein du même groupe au Parlement européen. Emmanuel Macron est un libéral, jeune, dynamique, qui a des idées claires et est convaincu par le projet européen. Sa réélection est importante pour relever les défis qui nous attendent. De plus, il sait que c’est son dernier mandat et il peut donc prendre des risques. C’est une chance incroyable pour la France et l’Union européenne ».
Georges-Louis Bouchez estime également que le score obtenu par Marine Le Pen est « extrêmement inquiétant. On voit aussi que des électeurs de Mélenchon ont basculé vers Marine Le Pen au 2e tour. Il y a bien un même ressort électoral à l’extrême-gauche et à l’extrême-droite : c’est le même rejet des élites et de l’évolution du monde. Cela doit nous interpeller car la sociologie du Nord de la France, par exemple, n’est pas très différente de celle de la Wallonie ».
Georges-Louis Bouchez ne pense pas qu’il faut opposer la France des villes et la France des champs. « C’est plutôt une confrontation entre d’une part ceux qui sont ouverts à la mondialisation, aux technologies nouvelles, et d’autre part ceux qui perçoivent cela comme des menaces car ils ont le sentiment que la vie de leurs enfants sera moins bonne que la leur ». C’est pour cette raison que le MR a entamé un travail de fond sur de nouvelles thématiques dans le cadre de l’opération « Belgium 2030 ». Il s’agit de se pencher sur des thèmes qui vivent dans la population mais pas dans le monde politique, qui reste beaucoup trop conservateur (micro-taxe, allocation universelle). « J’amène des sujets neufs car je n’ai pas envie de faire comme les autres », dit Georges-Louis Bouchez.
Le président du MR a aussi été interrogé sur la confrontation avec le Vlaams Belang organisée par la VRT. « Ce n’est pas une erreur. Je ne regrette pas d’y avoir pris part afin de m’opposer à ses idées et de déconstruire ses slogans, comme mes homologues flamands le font régulièrement puisque le cordon sanitaire médiatique n’existe pas en Flandre ». Les engagements des partis francophones démocratiques à ne pas débattre en télévision ou en radio avec l’extrême droite datent de plus de 20 ans, rappelle Georges-Louis Bouchez. « Même si ces textes ne sont pas devenus désuets, il est nécessaire de les adapter à l’époque moderne en y intégrant les nouvelles menaces qui pèsent sur nos démocraties, à savoir les extrémismes de droite comme de gauche, les radicalismes religieux et les populismes en tout genre. Il est également utile d’intégrer dans ces textes les nouvelles réalités dues à l’émergence de nouveaux moyens de communication ».
Le MR discutera à ce sujet avec les partis francophones et flamands. Il est temps d’agir : « Le Vlaams Belang a 18 sièges, le MR en a 14. Tous les partis me disent ce qu’il ne faut pas faire, mais personne ne dit ce qu’il faut pour lutter contre ces extrémismes. Des gens ont les mains propres, mettent des triangles rouges contre le fascisme, mais ne disent pas quoi faire pour éviter que le pays soit ingouvernable avec le VB à 25% et le PTB à 20%. Il faut adapter notre stratégie contre les extrémismes. Je suis ravi d‘avoir pu mettre ce point en évidence », conclut le président du MR.
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