Sur le plateau de l’émission Jeudi en Prime (RTBF), Georges-Louis a fait part de ses grandes priorités en matière de pouvoir d’achat en prélude au 1er mai libéral organisé dimanche à Herstal.
Cette année, le MR fêtera le travail à Herstal, une commune socialiste où un électeur sur quatre a voté pour le PTB en 2018. « Herstal a été une ville industrielle », explique Georges-Louis Bouchez. « Nous voulons montrer que ces territoires ne doivent pas vivre dans le passé. Ils connaissent des difficultés sociales, avec des taux d’activités plus faibles. Or, les solutions libérales sont celles du redéploiement qui donne un avenir à chacun. Il ne faut pas se cantonner, comme on l’a trop souvent fait, dans un certain misérabilisme ou un certain fatalisme ». Pour le président du MR, il s’agit aussi de convaincre une population éloignée de la pensée libérale : un parti politique ne peut pas s’adresser qu’aux convaincus.
Afin d’augmenter le pouvoir d’achat, thème central de ce 1er mai pour tous les partis, le MR propose une baisse de la fiscalité via une augmentation de la quotité exemptée d’impôts. « Aujourd’hui, vous payez de l’impôt à partir de 9000 euros de gains. Nous voulons monter cela jusqu’à 12.000 euros parce que c’est le niveau du Revenu d’Intégration sociale » explique Georges-Louis Bouchez. « Il s’agit de faire en sorte que ceux qui travaillent puissent avoir plus que l’allocation sociale ».
La jeunesse doit également être mieux soutenue. Le MR propose le « Capital jeunes », soit l’octroi d’un capital de 25.000 euros aux jeunes de 18-25 ans, sous certaines conditions. Ces 25.000 euros pourraient être payés en une fois ou mensuellement. « Avec cet argent, ils pourraient financer l’accession à la propriété car on le sait, c’est un enjeu pour ne pas tomber dans la pauvreté, soit un projet économique, lancer sa start-up, lancer son commerce, soit un projet d’enseignement ou de formation, par exemple aller étudier à l’étranger ». Ce montant ne serait pas compatible avec une série d’allocations déjà existantes. Ceux qui opteront pour ce « Capital jeunes » renonceront aux allocations familiales. Il y a cependant un surcoût car tout le monde ne perçoit pas les allocations familiales jusqu’à 25 ans. Globalement, le budget nécessaire au financement de cette mesure serait plus élevé que ce que coûtent actuellement les allocations familiales. « Il y a des publics en plus qui vont apparaître, mais on mobilise ici un capital qui doit être productif, il ne s’agit pas d’argent gratuit. En augmentant l’insertion des jeunes, via par exemple, la formation, c’est autant de personnes qui ne devront pas avoir d’allocations sociales dans le futur, mais qui seront productives », explique Georges-Louis Bouchez. Essentiel, quand on sait que le taux de chômage des 15/24 ans qui ne sont pas aux études est très élevé.
Le MR n’est bien sûr pas sur la même ligne que le PS de Paul Magnette, qui propose à nouveau de taxer davantage les riches pour financer une baisse d’impôts des bas et moyens revenus. Cela fait soupirer Georges-Louis Bouchez. « La Belgique fait partie des pays les plus taxés de l’OCDE. Le pourcent de la population qui paye déjà le plus d’impôts parce qu’ils ont les meilleurs revenus contribue à 12% du revenu total de l’impôt sur les personnes physiques. Les 10% qui ont les meilleurs revenus contribuent à hauteur de 47%. La Belgique est l’un des pays les plus égalitaires du monde ». Le président du MR rappelle que le gouvernement fédéral a déjà exécuté l’accord de gouvernement ce sur ce point puisque la taxe comptes-titres a été mise en œuvre.
Face à la hausse des prix de l’énergie et des carburants, le maintien des mesures de soutien actuelles est la solution la plus facile et immédiate aux yeux du MR. Mais à long terme, il faut renforcer le pouvoir d’achat. « Les gens ne veulent pas des chèques mais un revenu qui leur permet de faire des choix », souligne Georges-Louis Bouchez. « Le pouvoir d’achat, c’est le pouvoir de faire des choix. On veut donc mieux récompenser le travail et augmenter le nombre de personnes qui travaillent. Plus vous avez de gens qui travaillent, plus vous avez des recettes pour l’Etat ».
L’émission est également revenue sur les propos polémiques du président de Vooruit Conner Rousseau concernant Molenbeek. « J’ai déjà été souvent à Molenbeek », déclare Georges-Louis Bouchez. « Le problème ici est que c’est une déclaration de comptoir digne de l’extrême-droite. Il ne faut cependant pas faire comme si tout allait bien : le taux de chômage y est plus élevé que la moyenne régionale bruxelloise. Dans les propos tenus, la manière ne convient pas. Mais il ne faut pas pour autant ignorer les difficultés de la commune sur le plan de l’emploi. Ce faible taux d’emploi est d’ailleurs à mettre en lien avec la délinquance et l’insécurité, car beaucoup de gens sont désœuvrés. Les politiques de la région bruxelloise en matière d’enseignement, de formation et d’emploi sont un échec. La Région bruxelloise est la région la plus inégalitaire du pays ».
Enfin, l’émission a également évoqué le cordon sanitaire, suite au débat de la VRT qui a confronté Georges-Louis Bouchez au président du Vlaams Belang. Le MR a été convié à une réunion avec le PS, Ecolo et Les Engagés afin de réviser et d’adapter la Charte de la démocratie de 2002. Le MR y participera. « Nous sommes conviés et nous répondons toujours positivement aux réunions auxquelles nous sommes conviés », déclare Georges-Louis Bouchez. »C’est mon parti lui-même qui a, dès samedi dernier, affirmé qu’il serait bon de revoir la charte et le code de bonne conduite. Nous avons été demandeurs de pouvoir réactualiser ce texte et, en attendant, de s’en tenir au texte ancien ». Le MR souhaite approfondir ces textes en y intégrant les nouvelles menaces qui pèsent sur nos démocraties, à savoir les extrémismes de droite comme de gauche, les radicalismes religieux et les populismes en tout genre. Georges-Louis Bouchez rappelle que l’extrême-droite flamande va sur les plateaux télés depuis 30 ans. « Je suis belge et le résultat des élections en Flandre m’inquiète. Le jour où le Vlaams Belang sera aux portes du gouvernement flamand et le PTB aux portes du gouvernement wallon, il sera trop tard pour s’inquiéter de l’avenir du pays ».
Face aux journalistes qui ne semblent pas conscients du danger de l’extrême-gauche, Georges-Louis Bouchez met en garde. « On a un parti d’extrême-gauche à 20% qui est aussi un danger pour la démocratie. Les droits fondamentaux sont indivisibles : la liberté d’expression, la liberté religieuse, le droit de propriété sont aussi importants que les atteintes à l’égalité. Dans tous les régimes communistes, on a connu le parti unique. Cette idéologie n’est pas compatible avec la démocratie. L’extrême-gauche et l’extrême-droite doivent être mises sur le même pied ».