Skip to main content
Il est grand temps que le débat public retrouve le chemin de l’intelligence et du savoir. Aujourd’hui, l’émotion et les bons sentiments prennent les apparences de philosophies ou de pensées et amènent aux décisions les plus absurdes.
Le défi climatique en est certainement la première victime. Contrairement aux idées de la bien pensance, il faudra plus que jamais une économie libérale et capitaliste pour déployer les moyens économiques nécessaires à la transition qui devrait plutôt s’appeler la transformation fondamentale de nos sociétés.
Penser que les petits gestes, même s’ils n’ont rien de détestables, seront suffisants relève de la plus grande méconnaissance du sujet. Si vous vous déplacez en vélo, mangez du quinoa, et que vous avez baissé la température d’un degré à la maison, c’est bien. Mais si toute la population occidentale faisait la même chose, cela n’aurait qu’un effet marginal et très largement insuffisant. Se donner bonne conscience pourrait même avoir un effet inverse permettant à certains de se donner bonne conscience. Vous voulez en être convaincu. Dites vous que, hors produits d’importation, un Belge moyen émet entre 10 et 12 tonnes de CO2 par an. Ce chiffre devrait baisser à 2 à 3 tonnes pour atteindre les objectifs climatiques.
La réalité est que le défi climatique doit être pensé comme un triangle dont les deux autres côtés sont le maintien des libertés fondamentales mais aussi la préservation de l’équilibre social. Quand on a conscience de cela, on arrête de dire et d’écrire des bêtises sur nos capacités d’action. Elles sont par essence limitées, tout en étant en capacité de relever le défi, car personne n’est prêt à sauver la planète au prix d’une révolte sociale. Vous en doutez ? Analysez les décisions politiques actuelles afin de tenter d’amortir les conséquences de l’augmentation des prix de l’énergie sur le pouvoir d’achat ? Jamais un gouvernement n’a autant subventionné les énergies fossiles que le gouvernement actuel.
Les changements devront donc être stratégiques, structurants et immédiats. Comment expliquer l’immense bêtise de notre Pays de construire deux nouvelles centrales au gaz afin de produire de l’électricité ? Qui peut aujourd’hui être assez bête pour promouvoir de telles énergies fossiles alors que nous avons 7 réacteurs nucléaires en parfait état de marche ?
Il est indispensable aussi de revoir les mécanismes fiscaux pour favoriser les investissements verts pour les particuliers et les entreprises. Tout le monde le dit ? Pourquoi alors ne pas soutenir beaucoup plus les entreprises de cimenterie et de sidérurgie qui investissent dans la captation carbone ? Pourquoi dans le cadre du plan de relance, il n’est pas prévu de rénover l’ensemble de notre réseau électrique afin d’être capable d’intégrer et d’utiliser l’énergie renouvelable produite par les particuliers ? Que dire de soi disants progressistes qui n’ont rien fait pour faciliter le transport en commun à Bruxelles tout en pénalisant des voitures, même si elles sont électriques ou partagées ?
Nous sommes dans le gouvernement me direz-vous. C’est oublier deux problèmes majeurs:
1. Bien sûr tout doit être négocié parmi plusieurs partenaires.
2. Mais surtout le marchandage politique rend impossible la moindre vision un peu ambitieuse et sérieuse.
Il faudra des résultats électoraux plus clairs en 2024 pour régler ce problème qui est devenu un handicap majeur pour notre Pays.
En conclusion, le défi climatique est sans aucun doute le défi de notre siècle, l’un des plus grands de l’Histoire et en particulier contemporaine. Mais les solutions existent pour autant que l’intelligence et la volonté de comprendre les choses reprennent le pouvoir. Mais certainement pas en instrumentalisant le climat à des fins politiciennes, de valorisation personnelle ou encore pour faire passer un agenda de gauche qui a échoué sur le thème de la lutte des classes et tente de rejouer la même pièce sur un autre postulat.