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Bilan du gouvernement De Croo, relations avec ses partenaires de majorité, réforme de l’État, son avenir politique, bonne gouvernance… Georges-Louis Bouchez se confie au site www.7sur7.be

Quelques extraits de cette interview :

  • Sur le gouvernement fédéral :

« La tâche est rendue encore plus compliquée par le comportement de certains partenaires. Avec le PS, par exemple, il a parfois fallu renégocier cinq fois certaines choses. C’est une majorité qui a surtout fait de la gestion de crise. Il y a bien eu le retournement sur le nucléaire, mais ce n’est pas un grand gouvernement de réformes »

« Il n’y avait pas d’alternative, et c’est toujours mieux d’y être. La prolongation du nucléaire n’aurait pas été actée, on aurait eu de la fiscalité sur des trucs délirants et c’était la fin des voitures de société. Pour être honnête, c’est un gouvernement qui n’est dominé par personne, mais où tout le monde a une minorité de blocages. Il y a tellement de débats au sein de la Vivaldi, qu’on fait l’opposition et la majorité en même temps ».

  • Sur ses relations avec les autres partis

« J’ai toujours trouvé cela puéril, tous ces politiques qui veulent se présenter comme des grandes personnes qui veulent mener de grandes réformes et qui vont se plaindre dans les médias “gnagnagna Georges-Louis n’est pas gentil”. Quand je demande ce que fait Pierre-Yves Dermagne de ses journées, c’est sincère. Un ministre du Travail qui assure qu’il ne veut pas mener une réforme du marché de l’emploi, la question que j’ai envie de lui poser c’est : “Qu’est-ce que tu fais alors?”. L’interrogation est la même pour Karine Lalieux qui ne veut pas œuvrer sur une réforme des pensions ».

« Il suffit de regarder l’histoire et ce qu’il s’est passé ces 40 dernières années pour constater qu’au départ, le MR est toujours dehors. Pour qu’on soit dedans, il faut que les mathématiques nous rendent incontournable ».

« J’entretiens de bonnes relations avec toute une série de gens. Je m’entends très bien avec François De Smet et Maxime Prévot. Quand j’ai des contacts avec Jean-Marc Nollet ou Paul Magnette, franchement, c’est plutôt cordial. Il ne faut pas croire qu’on ne se dit pas bonjour. On discute, on rigole un peu. Ce n’est pas un secret, je suis également très copain avec Egbert Lachaert. Je peux aussi citer Theo Franken. Pour quelqu’un qui a apparemment des problèmes relationnels, ce n’est quand même pas mal. C’est vrai qu’avec Bart De Wever, les contacts sont plus limités ».

  • Sur l’avenir de la Belgique

« Pendant vingt ans, Bart de Wever a expliqué que le problème majeur de la Belgique, c’était le PS. Maintenant, les socialistes sont sa priorité pour gouverner. C’est quand même un peu bizarre (…). Il ne dispose pas de la majorité nécessaire pour mener une réforme de l’État, même pas en Flandre ».

« Au MR, c’est très clair, on souhaite réduire le nombre de ministres, de parlementaires, de structures, de lois. Le chantier est colossal. Si on ne le fait pas, on va créer un divorce profond avec la population. Il y a 55 ministres en Belgique. 89 députés à Bruxelles. C’est délirant ».

  • Sur son avenir politique

« J’ai tellement de choses à penser au quotidien, je ne me dis pas “Tiens, au fait, il faudrait que tu sois Premier ministre”. Je n’ai jamais compris les gens qui vivent en espérant quelque chose qui pourrait éventuellement leur arriver. Si l’occasion se présente, oui la fonction me tente, c’est évident, mais je ne veux pas être Premier ministre dans n’importe quelle majorité. Si un jour, j’ai cet honneur, ce serait dans un gouvernement au sein duquel je pourrais appliquer des éléments de programme auxquels je crois ».

« Le problème en Belgique francophone, c’est que l’on n’a aucun sens de l’art oratoire. Les médias veulent organiser des débats parce qu’ils se calquent sur les chaînes françaises, mais on n’a pas cette culture. En France, les experts se succèdent en fonction des thématiques évoquées. Il faut être balèze pendant deux heures. Nous, on fait des débats de 12 minutes et 42 secondes entrecoupés d’une pub et d’un jingle. Je suis demandeur d’un format plus long, mais c’est compliqué ».

  • Sur notre système électoral

« Je suis partisan d’un système de choix direct. Un deuxième tour avec des coalitions possibles proposées aux électeurs, cela pourrait être intéressant (…) En ce qui concerne la formation du gouvernement, on peut également modifier la procédure. Par exemple, on nomme un formateur et on l’oblige à présenter, tous les trois mois, un rapport devant la Chambre. Elle décide si on poursuit la mission ou s’il faut reconvoquer des élections dans la foulée. Cela offrirait davantage de transparence et mettrait un peu plus de pression. Car évidemment, vous devez justifier le choix d’un retour aux urnes. C’est le meilleur système, car il contraint de rendre des comptes ».

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